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Séries Queen of the South : La route du succès est pavée de kilos de drogues

Queen of the South : La route du succès est pavée de kilos de drogues

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Queen of the South Saison 1 - Queen of the South : La route du succès est pavée de kilos de drogues

Dans sa volonté de renouveler son offre, USA Network s’est véritablement tournée vers des projets plus risqués. Cela dit, il ne faut pas être un grand observateur pour réaliser que ce n’était pas une route difficile à suivre. La chaine n’était pas synonyme avec divertissement léger pour rien. Ce qui primait était de passer un bon moment dans un univers accueillant avec des personnages attachants.

La formule a apporté ses succès et s’en éloigner n’est pas une chose aisée. Certes, Mr. Robot a ouvert violemment la voie et Colony s’est imposée comme un compromis solide. Il n’en ressort pas pour autant une direction claire et ce n’est pas Queen of the South qui va aider à préciser cette nouvelle identité que la chaine tente de forger.

Seconde adaptation du roman d’Arturo Perez-Reverte après la telenovela américano-espagnole à succès La Reina del Sur, Queen of the South débute en nous annonçant que Teresa Mendoza (Alice Braga) est à la tête d’un cartel de la drogue au Mexique. Le twist est que la série n’est pas là pour nous raconter comment elle dirige ses affaires, mais comment elle est arrivée sur le trône.

C’est ainsi l’histoire des origines de Teresa et cette première saison ne compte pas nous la livrer dans son intégralité. Clairement, le show a été pensé avec une fin précise et un nombre d’étapes à compléter pour l’atteindre.

Il y a donc un plan derrière Queen of the South et celui-ci apparait être presque trop rigide au début de la série. Chaque épisode s’impose comme étant un pas de plus pour Teresa qui traverse une à une les épreuves qui doivent la former pour qu’elle devienne un jour une véritable force dans le marché de la drogue.

Ainsi, quand le pilote est terminé, Teresa est entre les mains de Camila Vargas (Veronica Falcon) qui la protège de son mari, Don Epifanio (Joaquim de Almeida). Elle doit prouver sa valeur et le fera à chaque épisode sous la tutelle de James Valdez (Peter Gadiot), le bras droit de Camila. Dès lors, chaque livraison tourne mal et chaque mission obscure se transforme en une initiation.

La formule est assez traditionnelle et cela fonctionne assez bien pendant un moment. Le problème est que Teresa n’est finalement pas le personnage le plus intéressant du show, les ambitions de Camila et de James les rendent bien plus intrigants. Dans un sens, cela offre à Queen of the South du matériel pour étoffer son univers. De l’autre, le futur de Teresa se révèle rapidement être secondaire. De plus, puisque l’on sait qu’elle s’en sort, c’est l’avenir de ceux qui l’entourent qui s’avère être une meilleure source pour développer du drame et du suspense.

Heureusement, Teresa n’est jamais traitée comme étant un second couteau dans sa propre histoire et elle reste le moteur du récit. Celui-ci apparait juste limité par l’approche scénaristique adoptée. Cela n’est pas aidé par le fait qu’une série de ce type pourrait avoir des choses importantes à dire, mais la drogue et la politique ne sont que des outils pour alimenter des conflits, et non pour commenter la réalité tragique du monde créé par les Cartels et la fameuse guerre que mène le gouvernement américain contre eux.

Concrètement, Queen of the South n’a finalement pas plus à offrir que Burn Notice en son temps. Chaque épisode à sa dose de suspense, ses bribes d’informations qui font avancer l’histoire et son personnage central qui est animé par le désir de regagner ce qu’on lui a violemment retiré. Cela ne lui enlève en rien ses qualités de divertissement qui sont bien réelles, mais dans cette volonté de se renouveler, USA Network nous encourage à attendre un peu plus de ses shows.

Dans ce sens, Queen of the South a de l’espace pour grandir et devenir une série plus complexe, mais elle n’en est pas encore à ce stade. Cette première saison reste en tout cas efficace, peut-être même plus par moment qu’on aurait pus l’imaginer au départ. Par contre, elle n’est donc pas aussi ambitieuse qu’elle paraissait vouloir et pouvoir l’être au point de départ. Cela est légèrement décevant, même si on ne peut pas se plaindre de s’être ennuyé une fois que l’on est arrivé au bout.

Une saison 2 de Queen of the South a été commandée et sera proposée en 2017 sur USA Network.

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