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Séries Raising Dion Saison 1 : Petit manuel d’éducation d’un jeune super-héros

Raising Dion Saison 1 : Petit manuel d’éducation d’un jeune super-héros

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Loin d’avoir perdu ses aspirations super-héroïques depuis l’arrêt de sa collaboration avec Marvel, Netflix poursuit en solo et tente d’explorer de nouvelles facettes du genre. Avec Raising Dion — peu subtilement renommée Comment élever un super-héros chez nous —, la plateforme propose une fable fantastique charmante, mêlée de drame familial et de satire sociale développée par Carol Barbee et se basant sur le comic book éponyme.

Après la disparition soudaine de son mari Mark (Michael B. Jordan), Nicole (Alisha Wainwright) essaie tant bien que mal de reprendre le contrôle de sa vie alors que son petit garçon, Dion (Ja’Siah Young), développe des capacités surnaturelles. C’est à travers le regard terrifié et émerveillé de cette mère protectrice que nous suivons l’entrée dans le monde des grands d’un super-héros en devenir.

Une chronique familiale touchante

Raising Dion est un audacieux mélange de genres, et c’est étrangement l’aspect familial et la critique sociale qui fonctionnent le mieux. L’histoire de cette mère célibataire noire qui élève seule son fils dans une société américaine où le racisme intégré est tenace sonne juste, super-pouvoirs ou non. Joli témoignage sur la reconstruction d’un équilibre suite à la perte d’un être cher, la série aborde avec tendresse et pudeur le deuil, la perte de l’innocence, la précarité, et tous les bouleversements pas si anodins du quotidien.

Le parallèle entre l’apparition des pouvoirs de Dion et la réalisation de ce que sa couleur de peau implique est timide, parfois trop, mais bien présente et ouvre la voie à de beaux moments. « The Talk », comme disent les Américains, correspond à ce moment délicat où le parent explique à son enfant que sa vie n’est pas aussi simple que celle de son camarade blondinet. À l’instar de Black-ish, Raising Dion s’attaque à ce sujet avec sensibilité.

Une histoire d’origine brouillonne

Dès les premières minutes, on sent de la part des scénaristes une admiration et un respect sincère pour l’univers des comics. Les hommages et les clins d’œil sont partout, de la réalisation en plans larges et statiques aux transitions latérales efficaces en passant par les dialogues souvent méta, multipliant les ruptures de ton. Les effets spéciaux sont également très réussis. Seule l’insertion d’éléments un peu cartoon fonctionnent moins bien, mais la tentative est louable.

Si la forme est impeccable, le fond laisse davantage à désirer. Le scénario, sage et linéaire, avance à un rythme effréné et les situations fantastiques sont bien trop vite acceptées par les personnages. Si cette entorse logique est un ressort classique en bande dessinée, elle est plus problématique à la télévision.

Comme le savent tous les adeptes de comics, le héros n’est jamais plus mis en valeur qu’en opposition à un super-méchant de qualité. Raising Dion pèche sur ce point en proposant un antagoniste peu convaincant, et qui plus est mal construit. Les derniers retournements fainéants et mal-amenés sonnent comme une trahison, autant pour les personnages que pour les spectateurs. Il ne faut pas confondre twist surprenant et trajectoire incohérente.

Une saison perfectible, mais à l’énergie communicative

Malgré ses défauts, Raising Dion a un charme indéniable et embarque le spectateur sans mal. Les personnages sont attachants et le casting possède une belle énergie. Après un passage oubliable sur Shadowhunters, Alisha Wainwright décroche un beau premier rôle à la hauteur de son talent. Le jeune et touchant interprète de Dion crève également l’écran et leur alchimie est palpable. Impossible également de ne pas saluer la performance de Sammi Haney dans le rôle d’Esperanza, acolyte indispensable et solaire de Dion.

Au fil des épisodes, on rit et on est ému, malgré les dialogues maladroits et les choix scénaristiques discutables. La saison de neuf épisodes est heureusement suffisamment courte et rythmée pour qu’aucune baisse de régime ne vienne nous laisser trop de temps pour réfléchir en profondeur.

Si tout n’est pas probant, l’équipe créative a le mérite de tenter des choses, aussi bien visuellement que dans la tonalité. Raising Dion a pour l’instant encore des airs de patchwork et se cherche, mais le potentiel est là et pourra continuer à être exploré à travers la saison 2 déjà commandée.


Raising Dion propose une vision lumineuse et feel-good du parcours initiatique du héros, bien loin de ce à quoi nous a habitués le Marvflix. Mignon, touchant, visuellement bluffant et à l’ambiance rétro sympathique, Netflix réussi à proposer une série réellement familiale qui plaira probablement davantage aux petits qu’aux grands tout en étant agréable pour tous.

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