Cet article couvre les événements se déroulant dans les épisodes 2 à 5 de la saison 1 de Riverdale et contient de très légers spoilers.
Après une introduction décente pour présenter l’univers, la suite de cette première saison de Riverdale ne se démarque pas au niveau de la prise de risques scénaristiques. Dès lors, le problème est que les personnages ne parviennent pas tous à briser leur stéréotype initial avec le même niveau de succès. En ressort un ensemble plaisant à suivre, mais qui ne se différencie des autres créations d’acabits similaires que grâce à une atmosphère particulière et photographie travaillée.
Passons le meurtre de Jason Blossom dont les pistes restent pour le moment trop superficielles pour avoir un réel impact, le véritable cœur de Riverdale réside de toute façon dans son panel de personnages en proie à leurs tourments adolescents. Si du côté de Betty (Lili Reinhart) ou Veronica (Camila Mendes), ces premiers épisodes parviennent à délivrer des intrigues individuelles intéressantes et une amitié organique, on ne peut pas en dire autant de ce pauvre Archie (KJ Apa).
Si le Archie des comics était déjà loin d’avoir une personnalité transcendante, celui de Riverdale se trouve être aussi fade que sa version papier. En voulant en faire un adolescent aux désirs paradoxaux, à savoir vivre une relation secrète et interdite tout en respectant les sentiments des uns et des autres et surtout en se conformant aux attentes que ses amis et sa famille ont pour lui, Archie ne parvient pas à se démarquer outre mesure. L’acteur a beau faire tomber la chemise dix fois par épisode, cela n’est pas suffisant pour compenser les faiblesses scénaristiques qui l’entourent.
Le problème est que Riverdale lui accorde un temps non négligeable pour des fils conducteurs qui n’en valent pas vraiment la peine. Le plus difficile à justifier dans tout cela est son implication dans la résolution du meurtre. Du groupe, il apparaît comme étant le moins investi dans le décès de Jason Blossom et cela pose un réel problème quand tout l’intérêt de cette première saison est de plonger au cœur des secrets des habitants de Riverdale pour comprendre ce qui a motivé le crime. Quitte à présenter un récit choral, le temps alloué devrait être un petit peu plus équitable.
Heureusement, Jughead (Cole Sprouse) et Betty sont là pour aider à fouiller dans la noirceur qui semble étreindre les adultes de Riverdale. Si leur amitié apparaît comme moins naturelle que celle entre Betty et Archie ou Betty et Veronica, le duo n’est pas en reste quand il s’agit de se pencher sur ce qui fâche réellement. Il sera intéressant de voir comment cela va s’agencer par la suite, d’autant plus maintenant que l’épisode 5 dessine les pistes d’une possible implication de la famille de Veronica.
La véritable surprise pour le moment en termes d’évolution positive se situe au niveau de Cheryl Blossom (Madelaine Petsch). Loin d’être coincée dans son rôle de peste, elle parvient au cours de ces premiers épisodes à craquer sa carapace et à dévoiler toute sa sensibilité. Une chose flagrante est que de tous les personnages, Cheryl est la seule qui canalise l’esthétique de Riverdale. Son image de femme fatale couplée à la colère et la souffrance qui sont dessinées peint un portrait qui n’est pas novateur, mais qui appelle à l’empathie. La voir interagir avec Veronica offre ainsi des développements intéressants et qui arrivent assez tôt pour lui laisser une marche de manœuvre pour la suite.
Finalement, à sa mi-saison, Riverdale séduit avant tout par sa légèreté et son esthétique si particulière qu’elle se différencie diamétralement des autres séries de la CW. Les erreurs commises pour le moment ne sont pas impardonnables, mais ralentissent suffisamment l’ensemble pour être remarquées. Le souci est qu’il n’est pas rassurant de voir que les scénaristes capitalisent sur un personnage aussi fade qu’Archie au lieu de favoriser le reste de la distribution qui intrigue davantage.