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Séries Autres séries Salem : des sorcières motivées, mais moyennement convaincantes

Salem : des sorcières motivées, mais moyennement convaincantes

Salem saison 1 - Salem : des sorcières motivées, mais moyennement convaincantes

WGN America nous annonçait une prometteuse chasse aux sorcières dans Salem, sa première série scriptée créée par Adam Simon et Brannon Braga. Après 5 épisodes, le verdict est plutôt mitigé.

La série nous plonge dans l’Amérique du 17ème siècle au cœur d’une communauté puritaine qui doit faire face à un mal particulier : la sorcellerie. Le show prend le parti pris d’y intégrer des éléments surnaturels, s’éloignant d’une approche potentiellement historique au profit d’une fantastique. Ainsi, lorsque le pasteur Cotton Mather (incarné par Seth Gabel) nous décrit le Mal qui se trouve à Salem, ce dernier dépeint bel et bien ses ennemis.

Si le premier épisode laissait supposer un traitement graphique explicite, un penchant pour l’horreur visuelle, cela ne se retrouvera pas réellement dans la suite. À quelques exceptions près, la série se révèle bien moins osée qu’on pouvait s’y attendre et se sera très vite assagie sur ce plan-là.

En tout cas, Salem commençait en attisant une certaine curiosité et en déroulant une intrigue qui ne perdait pas de temps. Cela sera de courte durée aussi, car dès le troisième, les scénaristes mettent le frein, s’embranchant dans les premiers détours pour ralentir le travail des sorcières et explorer ses personnages.

C’était une nécessité absolue pour John Alden (Shane West). Présenté comme un héros juste, il est alors présent pour signaler les errements de ceux qui l’entourent ou leur passivité, pointant du doigt les défauts des autres. Cela avait pour effet d’en faire un personnage trop simpliste et avec peu d’attrait. Heureusement, les choses vont changer, l’histoire lui offrant ainsi la possibilité de le complexifier tout en n’égratignant pas trop son rôle de héros involontaire.

Comme Alden, la sorcière Mary Selby (Janet Montgomery) a dû prendre des décisions qui l’ont mené là où elle est aujourd’hui, et on peut dire de même de Cotton. Ils ont tous leur part d’ombre et leur passé compliqué pour expliquer leurs motivations. Les personnages devenus involontairement prisonniers de leur propre existence. Rien n’est donc noir ou blanc, même s’il faut admettre que ce n’est pas pour autant très recherché. La vie n’était pas rose à l’époque, mais cela, ce n’était pas un secret.

Il n’y a pas que les personnages qui ne savent pas alors se dépatouiller de la situation dans laquelle ils sont, les scénaristes tendent à s’enliser. En tout cas, après des débuts mouvementés, ces derniers ont vite calmé le jeu et tirent en longueur. Ils semblent d’ailleurs occasionnellement peiner à trouver un angle d’approche qui permettra de véritablement enrichir leur histoire ou leur personnage d’une façon vraiment pertinente. Le fait est qu’ils restent avant tout à la surface, comme s’ils avaient peur de s’éloigner d’une chasse aux sorcières qui commence à peine.

Le jeu du chat et de la souris, entre chasseurs et sorcières, avait le mérite d’être intéressant dû à la position qu’occupent justement ceux que l’on chasse, dissimulés aux yeux de tous. Si Alden et Cotton connaissent enfin un succès à la fin du cinquième épisode, la plus grande menace des sorcières est sans conteste interne. Elles sont ambitieuses, pas de doute là-dessus et prêtes à beaucoup pour parvenir à leurs fins, mais il y a aussi des désaccords qui compliquent la tâche et forment alors des diversions. Si Mary Selby n’avait déjà pas assez de préoccupations comme cela, ses alliés pourraient être plus dangereux pour elle que son amour pour Alden.

Après le pilote, Salem se présentait comme une série prête à prendre des risques. Quelques épisodes plus tard, elle ne surprend guère et semble avoir opté pour une approche plus conventionnelle. Avec une montée des enjeux dans la seconde partie, on peut espérer que le divertissement sera au rendez-vous, mais le show ne promet clairement pas plus que cela à ce stade.