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Séries Sanctuary : Le refuge steampunk de Syfy, entre décor virtuel et monstre de la semaine

Sanctuary : Le refuge steampunk de Syfy, entre décor virtuel et monstre de la semaine

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sanctuary serie syfy - Sanctuary : Le refuge steampunk de Syfy, entre décor virtuel et monstre de la semaine

PeakTV - Sanctuary : Le refuge steampunk de Syfy, entre décor virtuel et monstre de la semaine À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée.

Comment faire une série avec trois bouts de ficelle ? C’est parfois ce que semble vouloir nous illustrer Sanctuary à sa manière. Ayant d’abord émergé sous la forme d’une websérie avec des épisodes de 15-18 minutes, le succès de cette dernière motiva Syfy a les passer sur sa chaine avant de tout simplement commander une série.

Création de Damian Kindler, connu avant tout pour son travail sur la franchise Stargate, Sanctuary est une série steampunk — genre assez mal représenté sur le petit écran — en 4 saisons diffusée entre 2008 et 2011 sur Syfy. Elle prend place dans un monde où des créatures uniques errent dans la nature et sont souvent en danger ou causent des situations dangereuses. C’est là qu’intervient la docteur Helen Magnus (Amanda Tapping), une scientifique à la tête du Sanctuaire qui considère les créatures comme la clef de notre évolution et du futur de notre espèce. Assistée par le psychiatre Will Zimmerman (Robin Dunne), sa fille Ashley (Emilie Ullerup), l’informaticien Henry Foss (Ryan Robbins), son assistant Bigfoot (Christopher Heyerdahl) et plus tard l’ancienne délinquante Kate (Agam Darshi), elle traque ces créatures pour leur venir en aide et pour le besoin de ses recherches.

Tournée à Vancouver, au Canada, la particularité de Sanctuary réside, entre autres, sur un tournage quasiment que sur fond vert. Pas de décors naturels, mais des images de synthèses pour donner ainsi le jour au Sanctuaire. Sanctuary fut ainsi la première série au Canada à utiliser en exclusivité une caméra RED. Au-delà de ce petit trivia, il en ressort un tournage rapide, mais une post-production particulièrement longue à cause du grand nombre d’effets spéciaux.

Cela n’offre pas pour autant plus de latitudes, car plus il y a d’épisodes, plus l’intrigue se doit d’être contenue au maximum dans des décors restreints pour limiter le nombre d’effets visuels à produire — une contrainte qui impacte encore plus la troisième saison, la plus longue de la série avec 20 épisodes à son compteur.

Qui plus est, il faut être honnête, Sanctuary n’en jette pas plein les mirettes et montre ses limites sur le sujet quasiment dès le premier épisode. Ne cachons pas que cela n’était déjà pas toujours très bien fait à l’époque de sa diffusion, il va de soi que les années passant n’ont certainement rien changé à cela. Les moyens limités de la production sont plus que visibles, et il s’agit de faire du mieux possible avec pas grand-chose la plupart du temps.

Les contraintes budgétaires ont naturellement un impact sur ce que veut nous raconter l’équipe créative de Sanctuary, entre le rejet par la société de ceux qui sont labellisés « anormaux » et une exploitation pure et simple de ceux qui sont différents, qui causent au final plus de mal qu’autre chose. Tous les « monstres » ne sont pas bons, mais la série présente naturellement un point de vue où la compassion et la recherche de compréhension aident à progresser.

Des thématiques tout ce qu’il y a de plus classique pour une œuvre avec le point de départ de Sanctuary qui parvient avant tout à se démarquer grâce à sa mythologie liée au passé de Helen Magnus et sa galerie de personnages. La chercheuse est en vérité une femme de plus de 250 ans originaire de l’Angleterre victorienne qui a appartenu à un groupe de scientifiques aux méthodes peu conventionnelles pour mieux comprendre le monde et ses composants surnaturels.

Dès lors, Sanctuary nous conduit à se confronter aux effets néfastes de l’expérimentation en tirant ses inspirations de l’Histoire ou des classiques de la science-fiction. L’Homme invisible, Le Dr Jekyll et Mr Hyde ou encore Watson/Holmes côtoient les plus que mémorables Jack l’éventreur et Nikola Tesla . Ils sont amis ou ennemis de Magnus, et aide à rendre l’univers de la série plus attractif et consistant.

Ils sont presque dès le départ mieux dessiné et avec un rôle plus explicitement défini que l’équipe de Magnus, où chacun a un rôle et peine parfois à s’en extirper. Pire pour Will, sorte de bras droit, le personnage sera redéfini à plus d’une occasion pour réussir à lui donner la place qu’il devrait occuper dans l’histoire. Les développements seront souvent réduits ou superficiels pour des figures comme Henry ou Bigfoot, malgré leur présence d’un bout à l’autre de la série. En vérité, après Magnus, Tesla (Jonathon Young) est certainement le personnage le plus emblématique de la série et plus jamais vous ne verrez l’inventeur de la même manière après.

Au cours de ses 59 épisodes, Sanctuary se sera affirmée comme une petite série de genre maladroitement mise en scène, mais avec des ambitions. Toutes les idées qui furent visitées ne furent pas bonnes, loin de là, et bien des intrigues furent traitées avec superficialité, illustration même des limites créatives de l’œuvre. Reste que  Sanctuary appartient à ces petites séries plus qu’imparfaites mais bien attentionnés construites avec peu de moyens, des clichés et un soupçon d’imagination.

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