Kidnappée dans son appartement, Olivia est transportée dans un endroit isolé où elle est détenue captive avec un journaliste. Psychologiquement tourmentée par ses geôliers, elle fait tout pour trouver un moyen de fuir.
Olivia Pope est seule et, pour une fois, personne n’est là pour venir la sauver. Du moins, dans cet épisode de reprise de cette mi-saison 4 de Scandal qui n’a pas été conçu pour résoudre en 42 minutes le dernier cliffhanger, bien au contraire. Quelque chose de plus grand se joue et on peut déjà deviner qui est derrière le kidnapping – puisque Papa Pope n’est plus d’actualité.
D’ailleurs, ce n’est pas la seule chose qu’il est aisé de déduire dans cet épisode – intitulé Run – qui, de toute façon, ne se repose aucunement sur ses twists. Shonda Rhimes signe ici un scénario qui s’éloigne des standards narratifs de la série, en particulier une fois que l’on a passé le premier acte légèrement répétitif qui nous rejoue le kidnapping sous tous les angles possibles.
La scénariste ne manque pas de flirter à l’occasion avec le genre de grandiloquence qui a fait de la série ce qu’elle est aujourd’hui, mais l’ambiance est différente, puisque l’on accompagne Olivia dans sa captivité en étant coupé du reste du monde. Pas moyen de savoir ce que Jake fait pour la retrouver et c’est un point important de la narration de cet épisode.
Il devient ainsi évident que si on nous rappelle qu’Olivia a été abandonnée par son père et qu’elle se refuse de choisir entre les deux hommes de sa vie, c’est parce qu’il est temps de lui redonner son indépendance. Même si le twist final change la donne pour suggérer des enjeux majeurs, dès la première image nous savons qu’Olivia ne va devoir compter que sur elle-même pour fuir.
C’est en quelque sorte un hommage à sa force de caractère qui, il faut l’admettre, s’était diluée dans trop de tourments émotionnels. Le kidnapping parait être utilisé par Shonda Rhimes comme un outil afin de commencer à recomposer son héroïne. Là où elle se trouve, être Olivia Pope ne sert à rien, elle n’a plus ses gladiateurs et autres preux chevaliers, elle se doit de redevenir la gladiatrice.
Plus qu’offrir à Olivia Pope la pire expérience qui soit pour se retrouver, Run est également conçu pour montrer qu’une page se tourne. Toute l’histoire avec B613 fut éreintante et cette reprise impose une coupure nette. Même si elle s’appuie sur des éléments installés au second plan durant la première partie de la saison, cette scission permet de suggérer que Scandal peut – à ce niveau – rebondir dans une nouvelle direction et, comme son héroïne, faire face à un inattendu assez extrême ne peut qu’encourager des changements.
Cette quatrième saison redémarre ainsi avec des ambitions affirmées, en particulier en ce qui concerne Olivia. Cela donne à Kerry Washington l’opportunité de reprendre les commandes du show en livrant une performance bien plus intéressante que ce qu’elle pouvait offrir dernièrement. Scandal est visiblement partie pour se recentrer et on ne peut qu’espérer que toute la conspiration qui force cette tournure d’évènements ne va pas simplement tomber à plat.