Quand un jeune Afro-Américain est tué par un officier de police blanc dans un quartier difficile de Washington DC, Olivia est appelée pour diffuser la situation et éviter une émeute. Le père du mort arrive alors sur place avec une arme et décide de garder le corps de son fils jusqu’à ce que justice soit faite.
Après un sauvetage in extremis, Olivia Pope est de retour chez elle et reprend le travail. C’est comme cela qu’elle se retrouve prise au cœur d’une situation explosive ou, pour être plus précis, en plein milieu de la réponse des scénaristes de Scandal aux tristement fameux évènements qui ont touché la ville de Ferguson.
C’est un sujet sensible et beaucoup de séries se proposent sans surprise d’exploiter cette conjoncture controversée pour tenter d’étayer le débat sur un point noir de la culture américaine. Étant donné la manière dont Shonda Rhimes a politisé cette quatrième saison, rien ne pouvait l’empêcher de se frotter à toute cette affaire, même le fait qu’il était fort improbable qu’Olivia se voie impliquée dans une telle affaire.
L’introduction s’occupe dès lors de résoudre ce problème sans tarder, offrant une explication qui trouve une certaine logique et qui permet surtout à Olivia d’être au premier plan. Après ce qu’elle a traversé, la situation était clairement délicate, mais son récent traumatisme est assez bien utilisé pour justifier l’étendue de son implication.
Nous avons donc un jeune Afro-Américain bien sous tout rapport qui a été tué par un policier blanc. Il était assez facile de condamner sans appel le tueur, mais l’approche est un peu plus intelligente que cela. L’intrigue se construit ainsi de manière à mettre en avant le contexte qui a permis un tel drame. Tout est également fait pour montrer que choisir un camp ne résout pas le problème, car rien n’est aussi simple qu’il y parait au premier abord. Diaboliser la police ou la victime, c’est prendre un raccourci dangereux et Olivia se retrouve alors à naviguer entre les deux de façon à démontrer cela.
Scandal n’est pas le genre de show vers lequel on se tourne pour recevoir une leçon d’éducation civique. Il est donc appréciable de voir que les scénaristes, même en étant par moment assez consensuel (en nous montrant l’angle de la Maison-Blanche), n’essaient pas de nous expliquer comment le monde doit fonctionner. Au lieu de ça, ils cherchent visiblement à offrir une perspective qui a du sens.
À côté de ça, Fitz se retrouve coincé avec un Vice Président à remplacer et une promesse faite à sa femme qui risque d’être un véritable challenge pour la suite de la saison. Il est encourageant de constater que la nouvelle dynamique au sein du couple présidentiel se maintient et parait en bonne voie pour entrainer la série dans une direction inédite avec un changement dans les rapports de force. Les réactions de Cyrus en disent d’ailleurs long sur ce qui est à venir, car mettre Mellie dans le bureau ovale ne va pas être une mince affaire.
La saison 4 de Scandal entame ainsi son troisième acte et commence par revenir à quelque chose de plus réaliste. Olivia fait ce pour quoi elle est si douée et les scénaristes délivrent un commentaire réfléchi sur une situation explosive et malheureusement trop réelle. L’ensemble fonctionne donc assez bien et le retour vers quelque chose de plus ancré dans la réalité ne fait pas de mal au show à ce niveau.