Maintenant que le scandale et ses retombées sont derrière eux, Fitz et Olivia reprennent leurs activités normales. Dans le but de se racheter du crédit auprès des votants, Fitz remet une médaille à un célèbre auteur. La cliente d’Olivia l’informe que celui-ci est un violeur.
Le business peut enfin retrouver son rythme habituel aussi bien à OPA qu’à la Maison-Blanche. La saison 5 de Scandal a désormais établi son nouveau statu quo et doit maintenant montrer comment il fonctionne.
Sans surprise, la série continue à s’attaquer à des sujets sensibles et, histoire de prouver qu’Olivia n’a rien perdu, Even the Devil Deserves a Second Chance nous propose une relecture de l’affaire Bill Cosby. Nous avons ainsi un violeur en série protégé par des institutions et, basiquement, pas la société en général. C’est le genre de cas révoltant qui mériterait une approche qu’une série comme Scandal ne peut pas délivrer. Du moins, à ce niveau de la saison. Coincé entre les retombées de la précédente story-arc et l’établissement de nouvelles bases, l’épisode est très chargé, trop pour permettre à cette histoire d’être convenablement développée. On se retrouve dès lors avec quelques facilités, une dose d’outrage mal dosée et une résolution poussive.
Cela dit, si le problème est que l’intrigue est traitée de manière trop secondaire pour être convenablement approfondie, cela veut dire qu’il y a de la place pour le reste. Even the Devil Deserves a Second Chance s’intéresse alors à établir une dynamique inédite dans le bureau oval. Au centre, on trouve Olivia et son influence sur Fitz qui ne manquent pas de déranger Cyrus. Dans le cas présent, ce dernier a bien raison de s’inquiéter sur ce nouveau rapport de force. Là où Mellie se battait pour réussir à se faire entendre, Olivia murmure à l’oreille du Président tout ce qu’elle veut et il s’exécute.
Dans ce sens, Scandal parait chercher à nous montrer une Olivia différente en nous dressant un portrait qui s’éloigne progressivement de celui qu’il était auparavant. L’épisode s’ouvre d’ailleurs avec Jake qui explicite cela en abordant le problème de Papa Pope.
Ainsi, plus qu’une redéfinition de certaines dynamiques, c’est surtout la place d’Olivia qui est redessinée. Elle a tous les pouvoirs, conserve son indépendance, gère ses clients, a l’homme de sa vie et s’est figurativement installée dans le fauteuil du Président. Malgré tout, l’histoire du violeur et, plus particulièrement, le comportement de la femme de celui-ci offre indirectement une perspective sur Olivia qui montre que ses motivations pourraient être problématiques au bout du compte.
En attendant, les choses changent donc dans Scandal et pas seulement en ce qui concerne Olivia et Fitz. Even the Devil Deserves a Second Chance délivre en effet quelques surprises et redonne un peu d’intérêt à des personnages souvent réduits à être de simples accessoires scénaristiques. Il est évident que cette cinquième saison évolue de façon à s’éloigner de quelques vieilles routines et il sera intéressant de voir comment cela tourne, même si tout est loin d’être inspiré.