Pour cette saison 6 de Scandal, Shonda Rhimes nous a concocté un whodunnit compliqué. Découvrir qui a tué Frankie Vargas ressemblait en effet jusque-là à un jeu de pistes, mais cela vient de prendre la forme d’une intrigue conspirationniste bien moins ludique.
Après que l’on ait découvert que Cyrus était innocent, on pouvait penser qu’il retrouverait sa liberté et que l’on passerait simplement au suspect suivant. C’est à moitié ce qui se produit dans ce cinquième épisode qui place Jake dans la ligne de mire… pour mieux l’en éloigner.
Il y a bien longtemps que Jake est devenu un problème. Pour les scénaristes de Scandal, continuer à trouver une raison valable de le maintenir sur les devants s’avère être une tâche compliquée, mais le personnage en ressort toujours du bon côté.
Dans le cas présent, tout débute avec sa femme, Vanessa — désormais incarnée par Jessalyn Gilsig, étant donné que Joelle Carter est partie sur Chicago Justice. Le changement d’actrice n’est pas spécialement un problème, puisque Vanessa n’était qu’un accessoire qui n’avait jamais réellement pris corps dans le récit. L’actrice a donc l’opportunité de s’approprier pleinement le rôle, mais celui-ci ne parvient jamais à devenir intéressant.
En fait, Vanessa semble nous rejouer une vieille partition de Mellie. Entre l’alcool, les accusations contre Olivia et son incapacité à retenir l’attention de son mari à son grand désespoir, il n’y a rien de neuf et cela en devient rapidement dérangeant. Ce n’est d’ailleurs pas arrangé quand Mellie en personne vient expliciter à Vanessa qu’elle est elle il y a quelques années et qu’elle n’a qu’à suivre sa la même voie qu’elle.
Le souci ici est que, de toute façon, ce n’est pas l’histoire de Vanessa, mais celle de Jake. Et comme toujours avec lui, il se retrouve coincé entre Olivia et Papa Pope. Ce dernier fait lui aussi son comeback, mais il y a un twist. Normal, Scandal ne serait rien sans un bon twist. Enfin, « bon » est peut-être un peu fort, puisqu’il est surtout question de nous manipuler pendant un moment avant de nous révéler que l’on est tombé dans le panneau.
Personne ne connait mieux les clichés de la série que les scénaristes qui ne cessent de les réutiliser. On peut reconnaitre que leur manière de les employer pour tenter de nous pousser à voir Jake d’une certaine manière avant de nous montrer une autre facette était bien amenée. On peut aussi interpréter cela comme un aveu, l’admission d’une certaine paresse qui a progressivement enfoncé le show. Nous resservir les mêmes routines avant de prendre un virage dans une direction nouvelle n’est possible ici uniquement parce que Scandal a tant souffert de ces facilités scénaristiques qui servent finalement à quelque chose de différent dans le cas présent.
Concrètement, il faut endurer un épisode qui appuie sur tous les mauvais boutons avant de nous laisser entrevoir une sortie. Il n’est pas certain que celle-ci nous mènera vers du solide ou qu’elle fera souffler un vent de fraicheur sur la série. Malgré tout, cette saison 6 débutant de manière relativement convenable, on peut espérer que l’approche adoptée ici était une façon de reconnaitre les erreurs passées afin de mieux les corriger.
Dans tout cela, Jake a le droit de se voir offrir une nouvelle chance, une de plus. Le personnage a fait son temps il y a un moment déjà, mais puisqu’il est là pour rester, autant qu’il retrouve un peu de consistance.