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Scream : Nouveau tueur, même histoire et différent format (Pilote)

Scream The Series Pilote - Scream : Nouveau tueur, même histoire et différent format (Pilote)

Après avoir donné un coup de jeune à Teen Wolf en réinventant globalement toute l’histoire, MTV s’attaque à Scream, mais reste cette fois près du matériel d’origine. Il faut dire que la franchise de Wes Craven n’est pas complètement dépassée à ce stade, bien au contraire, puisque le dernier opus n’a que 4 ans et son propos.

La série se présente alors au premier abord comme n’étant qu’un simple recyclage. Du moins, c’est l’impression qui ressort de ce premier épisode. L’histoire débute comme tout ce qui s’appelle Scream se doit de le faire, par un meurtre. Entre deux textos tapés à la vitesse de la l’éclair, la promotion des titres musicaux écoutés par notre première victime et des dialogues peu inspirés, l’introduction se joue avec un manque de naturel flagrant. Le ton est alors donné et, par la suite, plusieurs scènes s’inscriront sans surprise à ce niveau en étant étrangement mal montées, ce qui ruine une partie des tentatives de réappropriation des codes de la franchise.

Il faut dire que l’on retrouve Jill Blotevogel (Ravenswood) au scénario et non Kevin Williamson. C’est un peu dommage, car il a passé ces dernières années à mettre en scène des meurtres en tout genre à la télévision comme s’il cherchait une excuse pour écrire un nouveau slasher. Scream : The TV Series était parfaite pour lui.

À la place, il y a donc un imitateur qui a visiblement oublié que nos tueurs sont généralement férus de films d’horreur. Bien entendu, on a le droit à la scène de fête durant laquelle le spécialiste du genre explique les codes, mais sans la discussion entre le psychopathe et ses victimes, Scream perd un peu de ce qui faisait sa différence. Heureusement donc que le nouveau Ghostface finit par se faire entendre au téléphone, même si – là encore – il se contente de nous recycler des lignes bien connues.

Néanmoins, il ne faut pas oublier, Sidney Prescott n’est plus de la partie. C’est Emma Duvall (Willa Fitzgerald) qui est sa remplaçante attitrée. Elle aussi est victime des secrets de ses parents et risque de perdre ses amis les uns après les autres. C’est comme cela que le jeu fonctionne et personne n’est réellement à l’abri, selon les codes du genre. Malgré tout, comme Noah (John Karna) – le film geek de service – le signale dès le début, le slasher n’a pas réellement de potentiel en série et toute cette histoire pourrait rapidement tourner au vinaigre.

Il n’a pas tort, car arriver à la fin du pilote est par moment pénible. Certains passages sont là pour nous suggérer que le tueur va frapper de nouveau, mais à chaque fois rien ne se passe. S’il est appréciable d’avoir un clin d’œil à la mort de Tatum (cf. Scream 1), cette façon de jouer avec la tension perd à une vitesse folle son intérêt.

D’un autre côté, cela doit être compensé par le fait que l’on doit s’investir dans les personnages afin que leur mort ait un impact. C’est une fois de plus ce qu’explique Noah au moment où il décrit ses camarades comme s’ils composaient le casting d’un film de John Hughes – en les réduisant à de simples stéréotypes adolescents qui prétendent être plus que cela.

Cette série Scream débute ainsi d’une manière qui laisse penser que la finalité du show n’est clairement pas de se réapproprier les codes de la franchise. À la place, ils vont être utilisés pour nous offrir une pâle copie qui a une ambition notable : tenir toute une saison. Il n’est pas certain que le but sera atteint, mais il faut reconnaitre que le challenge est intéressant. Espérons donc que, comme les films de Wes Craven, tous ces meurtres serviront à commenter sur la violence, son rapport avec les médias et la différence entre l’art et la réalité. Ce sont les sujets forts qui ont donné aux mésaventures de Sidney une saveur particulière et il serait bien qu’Emma ait le droit elle aussi à ce que son calvaire permette de parler de quelque chose de pertinent. Ce n’est pas bien parti dans ce sens, mais il reste 9 épisodes et quelques cadavres pour corriger le tir.