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Séries Autres séries Scream Queens : quelques étincelles de génie au milieu de la médiocrité

Scream Queens : quelques étincelles de génie au milieu de la médiocrité

Scream Queens1 - Scream Queens : quelques étincelles de génie au milieu de la médiocrité

Avec Scream Queens, le trio formé par Ryan Murphy, Brad Falchuk et Ian Brennan désirait révolutionner notre monde en nous offrant une comédie horrifique sur un tueur massacrant des étudiantes appartenant à une sororité. Étrangement, il n’y a rien d’innovant là-dedans, mais cela n’arrêta pas les scénaristes qui avaient visiblement une idée précise de ce qu’ils voulaient faire. Enfin, plusieurs idées seraient une évaluation plus exacte. Il faudrait également ajouter qu’elles n’étaient apparemment pas pensées pour cohabiter, mais oublions ce détail.

Le plus gros problème de Scream Queens depuis son pilote n’est pas son incapacité à livrer un épisode un tant soit peu homogène, mais plus le fait de ne pas vraiment savoir quelle histoire raconter. Cela dit, il ne faut pas longtemps pour réaliser que le show, dans cette première mi-saison au moins, affiche une détermination qui est engageante. En effet, jamais il n’est question de renier la stupidité des personnages, ce qui rend celle des scénarios étonnement excusable par moment.

Il est donc tout à fait possible de prendre un angle magnanime pour parler de la série, à partir du moment où on peut passer outre le fait qu’il ne s’agit que de l’histoire d’une bande de crétins qui se fait massacrer sans raison apparente. Après 6 épisodes, personne n’a en effet réussi à formuler ce qui serait un début d’explication pouvant justifier les agissements des tueurs. Cette affaire de mort il y a 20 ans est à l’occasion évoquée pour nous suggérer que l’intrigue progresse, mais elle est réduite à occuper une place assez secondaire.

Au premier plan, nous avons nos imbéciles heureux et, soyons honnêtes, certains d’entre eux sont simplement merveilleux. Chad Radwell (Glen Powell) est génial dans sa stupidité. Il ne vit que par elle et elle fait que chacune de ses apparitions est un moment de simple joie. Powell délivre les dialogues les plus absurdes avec un timing, une tonalité et une gestuelle irréprochables. Nous avons également la géniale Niecy Nash qui brille dans le costume de Denise Hemphill, la pire responsable de la sécurité qui existe. Jamie Lee Curtis s’amuse comme une dingue dans le rôle du Dean Munsch et cela transpire à l’écran. Enfin, Lea Michele parait tellement décidée à aller là où on ne l’attend pas qu’elle en devient par moment brillante.

Scream Queens offre son lot de meurtres, mais ils ne justifient pas le visionnage, contrairement à la moindre scène de Chad.

Il y avait alors clairement du matériel de base pour livrer la comédie de la rentrée, mais tout ce potentiel se concentre sur les quelques passages des personnages. Ils peuvent être nombreux dans certains épisodes, mais ils sont également noyés au milieu d’intrigues d’une lourdeur effarante. Cela pourrait certainement s’arranger si la moitié des épisodes n’étaient pas simplement des « hommages » à des classiques de l’horreur qui nous sont expliqués à outrance. L’utilisation du labyrinthe de The Shining en est le plus bel exemple. On nous dit qu’il va être là, on nous dit que les personnages vont y aller et qu’ils seront probablement pourchassés par le tueur pour l’occasion, puis cela se passe. Les références visuelles pleuvent pour le plus grand plaisir des fans du genre qui se voient rappeler tous ces films qu’ils feraient mieux de revisiter au lieu de regarder Scream Queens.

Cette approche est ainsi plus qu’une série de clins d’œil et, bien que cela soit fort sympathique par moment, c’est également fatigant et cela dessert sérieusement le show qui n’existe alors qu’en partie par lui-même.

Scream Queens ne fait en tout cas pas peur et n’a pas réellement expliqué pourquoi on voudrait que ses personnages survivent. Après tout, les massacres donnent souvent de bonnes scènes, en particulier avec des victimes que ne faisaient pas grand-chose de pertinent auparavant. La série fait par contre régulièrement rire, volontairement ou non, et c’est toujours ça de pris. Espérons que Chad survive donc jusqu’au bout, car sans lui il ne restera pas beaucoup à sauver.