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Scream Queens : Qui veut la peau d’Emma Roberts ? (pilote)

Scream Queens Pilote - Scream Queens : Qui veut la peau d’Emma Roberts ? (pilote)

Une étudiante meurt dans une baignoire après avoir accouché dans une sororité. Nous sommes en plein cœur des ’90s et, de nos jours, un tueur habillé en démon revient sur les lieux pour tuer les nouvelles habitantes. Tout est lié forcément, rien ne pourrait être plus évident et, les évidences, Scream Queens en raffole dans ses deux premiers épisodes.

Première des anthologies de la saison de Ryan Murphy et Brad Falchuk – associé cette fois à Ian Brennan – à faire ses débuts, cette comédie horrifique diffusée sur FOX n’a pas peur de téléphoner ses twists. Elle n’a pas peur non plus du ridicule, puisqu’elle veut justement être totalement ridicule, étant donné que ses scénaristes ont choisi cet angle pour faire naitre son humour. Elle n’a pas peur également de faire trop de recyclage, car on peut facilement dire qu’il s’agit de références ou d’hommages. Enfin, elle n’a pas peur de s’essouffler trop rapidement.

Une bonne chose pour nous spectateurs, car si Scream Queens prenait son temps, il est probable qu’elle s’effondrerait complètement sur elle-même. Murphy, Falchuk et Brennan ont en effet une notion particulière de ce qu’est une façon intéressante de mélanger humour et horreur, et elle n’est pas exempte de problèmes.

Leur histoire nous entraine au sein de la sororité Kappa Kappa Tau dirigée par Chanel Oberlin, un rôle qui a clairement été écrit sur mesure pour Emma Roberts. Chanel n’est pas très brillante, mais elle est riche et terriblement narcissique et égocentrique, ce qui la pousse à croire qu’elle vaut juste plus que toute le monde. Il ne faut pas longtemps pour qu’on nous montre qu’elle n’a pas toujours été comme ça, ce qui fait qu’il est difficile de savoir si on doit la détester ou simplement la prendre en pitié. Au sein d’un épisode, le sentiment varie et il n’est pas aisé de déterminer si cela découle d’une décision créative ou de l’inconsistance générale du scénario.

Bref, qui ne voudrait pas assassiner Chanel de toute façon ? Elle n’a aucun remords à tuer les autres ou à voir ses “sœurs” mourir. Peu importe, après tout, du moment que Chad (Glenn Powell) veut d’elle, car être avec Chad est la garantie d’être populaire. Être populaire est tout ce qui compte. Cela sonne superficiel, puisque c’est une partie de ce qui fait Scream Queens.

Avec ses deux premiers épisodes, la série nous dépeint un univers factice et n’a pas peur de le dénoncer comme tel. Cela est censé être une composante de son charme, cette autodérision assumée. Tout comme son second degré fièrement affiché, ses dialogues faussement anti-politiquement corrects, son étrange tendance à délivrer des critiques sociales et son sens de la mode.

Dans Scream Queens, les ‘90s sont les nouvelles ‘80s, les valeurs morales sont d’un autre temps et sont d’ailleurs condamnées pour ça et les codes de l’horreur parviennent à l’occasion à ne pas être la cible d’une blague.

Scream Queens Pilote 2 - Scream Queens : Qui veut la peau d’Emma Roberts ? (pilote)

Bref, cette série veut être quelque chose d’à part et apparait être un assemblage de tout ce qui a été rejeté par simple bon sens d’une saison d’American Horror Story avant d’être tourné à la dérision – même le décor de Coven est là.

Cela ne signifie pas que ça ne fonctionne pas. Du moins, si on est prêt à avaler ce mélange parfois indigeste et à juste suivre le mouvement, Scream Queens délivre indéniablement ce qu’elle promet. Certes, ses moments les plus comiques ne sont clairement pas ceux qui ont volontairement été écrits pour l’être et son approche horrifique n’est rien de plus qu’une excuse pour alimenter le moteur narratif, mais il y a quelques étincelles qui font de cette étrange créature un objet de curiosité en cette rentrée un peu trop formatée.

De plus, même si les scénaristes n’arrivent pas – pour l’instant – à réellement rendre intéressant le mystère de l’identité du meurtrier ou ses backstories pleines de trous, on ne peut pas se plaindre du fait qu’il y ait vraiment des morts dans cette histoire de tueur en série. Espérons que, contrairement à la première saison de Scream, le rythme des assassinats ne va pas se relâcher à mi-parcours. Après tout, la majorité des personnages ne sont que des coquilles vides qui ne demandent qu’à servir de cibles pour le démon rouge qui traine dans les couloirs de cette sororité.

Si ces deux premiers épisodes sont une bonne indication, il est nécessaire de prendre Scream Queens avec des pincettes et de ne surtout pas se laisser mener par les habituelles provocations d’une production Murphy/Falchuk qui sont là pour nous faire croire qu’il y a de la substance là où il n’y a pas vraiment d’espace pour en accueillir. Cette nouvelle anthologie n’est clairement qu’une excuse pour qu’ils puissent vider leur sac et cela pourrait être amusant à suivre, ou non. On le découvrira sans trop tarder.