Dans le but de briser son image de chaine à destination de la famille, ABC Family a décidé de changer de nom pour devenir Freeform. À cette occasion, et conscients que les jours de Pretty Little Liars sont comptés, les responsables souhaitent faire de Shadowhunters leur nouveau porte-étendard. On ne s’étonnera alors pas trop de retrouver les deux productions au sein de la même soirée, le jour officiel du changement de nom, pour marquer une sorte de passage de flambeau inévitable.
Pour ceux qui gèrent maintenant Freeform, il s’agit plus de changer l’image de leur chaine dans la tête de ceux qui ne la regardent pas plus qu’autre chose. Si Shadowhunters est censée représenter la nouvelle direction créative, on ne peut pas vraiment dire qu’elle semble s’éloigner de ce qui était fait avant et qu’une quelconque prise de risques soit au programme.
Nouvelle adaptation de la série littéraire pour jeunes adultes écrite par Cassandra Clare (il y a déjà eu un film), Shadowhunters se centre sur Clarissa « Clary » Fray (Katherine McNamara), une adolescente new-yorkaise en apparence tout à fait ordinaire qui découvre lors de son dix-huitième anniversaire qu’elle est en fait une Shadowhunter ou une Chasseuse d’ombres. Ces derniers ont pour mission de protéger les humains des démons.
Il devient vite évident que maintenir Clary dans le secret durant son enfance n’était pas la décision la plus judicieuse que pouvait prendre sa mère. L’adolescente ne percute qu’à moitié à ce qui se passe et, pour ne rien arranger, refuse plus ou moins d’écouter ce que ceux qui savent lui disent. Les dialogues d’exposition n’arrivent pas pour autant de manière naturelle, et la situation n’est pas aidée par le fait que Shadowhunters enchaine les multiples stéréotypes.
De l’héroïne qui ignore tout, mais qui a un rôle important à jouer, à nos jeunes et beaux Shadowhunters qui maitrisent jusqu’au bout des ongles, rien nous est épargnée. Vraiment rien, le pilote nous laissant également entrevoir l’ennuyeux triangle amoureux, avec Clary divisée entre Jace (Dominic Sherwood), le mystérieux Shadowhunter et Simon (Alberto Rosende), le brave meilleur ami.
Pour son premier épisode, Shadowhunters ne délivre pas non plus de l’action vraiment engageante, même s’il faut reconnaitre à ses scènes d’être bienvenues, ne serait-ce que pour tenter de dynamiser l’ensemble. Il est néanmoins à ce niveau difficile d’être impliqué dans ce qui se déroule. Les tenants et aboutissants de l’intrigue sont à peine mis en place alors même que l’on nous demande d’être pleinement investi dans la tragédie qui se joue dans la vie de l’adolescente.
La première partie souffre d’ailleurs d’un montage quelque peu discutable pour nous fournir les informations clés sur la mère de Clary avant que celle-ci disparaisse et que sa fille se retrouve alors à devoir faire face seule à sa nouvelle réalité. Les personnages secondaires sont aussi plats que tout le reste, n’ayant de toute façon pas vraiment la place pour laisser entrevoir autre chose à ce niveau.
Pour faire simple, on peut dire que Shadowhunters délivre une introduction terriblement conventionnelle qui possède aussi une orchestration encore plus banale. Le résultat est donc tout simplement insipide.