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Sherlock, Watson et Kitty ou comment Elementary continue la réinvention du mythe

Elementary saison 3 - Sherlock, Watson et Kitty ou comment Elementary continue la réinvention du mythe

Sherlock Holmes et le Dr Watson appartiennent au domaine public, ce qui veut dire que vous et moi pouvons écrire n’importe quelle histoire les mettant en scène sans avoir à payer quoi que ce soit. Cela dit, pourquoi le faire en ce moment, alors que les scénaristes d’Elementary font un travail aussi brillant avec le célèbre détective consultant et son (sa) partenaire ?

Le génie derrière la réinvention à la sauce CBS de Sherlock et Watson n’est pas tant d’avoir fait du docteur une femme ou d’avoir installé le duo à New York de nos jours, mais d’avoir su creuser leur relation pour permettre aux deux détectives d’évoluer pour exister en tant que personnes. Ils ne sont plus ces ersatz de copies inspirées par le travail de Sir Arthur Conan Doyle, ils ont grandi dans leur environnement pour prendre pleinement forme.

Ainsi, bien qu’Elementary est un procedural drama policier, c’est également une série qui nous a longtemps parlé des dégâts de la drogue et du combat quotidien que doit mener tout individu qui s’est laissé dominer par son addiction, aussi exceptionnel qu’il puisse être. Il est aussi question d’identifier et de cultiver les talents uniques de chacun d’une façon qui a un sens. Enfin, c’est un show qui est parvenu à nous offrir une réelle amitié entre un homme et une femme qui n’est pas une simple excuse pour camoufler une histoire d’amour.

La relation entre Sherlock Holmes et Joan Watson était cependant arrivée à un niveau où des changements étaient nécessaires afin qu’ils puissent, chacun de leur côté, continuer à grandir. Pendant longtemps, ils se sont tiré l’un et l’autre vers le haut, mais leurs chemins ont commencé à diverger et, étonnement, les scénaristes s’en sont rendu compte sans tarder et ils ont décidé, non pas de complètement briser le statu quo de leur série, mais de le faire évoluer. Kitty est ainsi entrée en jeu.

Jeune femme – interprétée par Ophelia Lovibond – que Sherlock prit sous son aile lors de son dernier passage en Angleterre, Kitty est officiellement sa protégée. Elle fut pendant un très bref instant la nouvelle Watson, mais Holmes réalisa qu’elle était autre chose et que son expérience avec Joan avait également fait de lui quelqu’un de différent qui ne pouvait pas simplement parcourir de nouveau une route sur laquelle il se trouvait encore. Kitty devint alors assez rapidement une sorte d’enfant brisé que ses parents adoptifs, Holmes et Watson, tentent d’aider à guérir. Katheryn Winter, comme elle est légalement appelée, a en effet été victime d’un crime horrible et sa relation avec son mentor doit la guider pour qu’elle reprenne le contrôle de son existence.

Après deux saisons à déployer tout un sous-texte lié aux problèmes de l’addiction, Elementary étoffe son discours pour s’intéresser à un sujet tout aussi complexe qui est également souvent négligé dans les séries policières traditionnelles. Kitty est une victime et elle se bat pour ne plus en être une. C’est un long processus qui ne peut pas aboutir sans aide, même si c’est une route qui se parcourt en grande partie en solitaire.

Quand Kitty fut introduite dans cette saison 3 d’Elementary, elle apparaissait n’être qu’une distraction temporaire, un moyen artificiel pour pimenter la relation Holmes/Watson. Cela n’était donc aucunement le cas et, même si la jeune femme contribue à éloigner le show de la représentation la plus traditionnelle du célèbre détective, elle permet à la série de rappeler une fois de plus qu’à notre époque, il est encore possible d’avoir un procedural policier qui a beaucoup de choses pertinentes à exprimer – contrairement ce que peut dire la rumeur qui court depuis quelque temps déjà.

D’une certaine manière, aussi libre de droits que peuvent être Holmes et Watson, leur version Elementary est aujourd’hui définitivement aussi unique qu’intelligente, et elle pourrait servir d’inspiration pour ceux qui cherchent à se réapproprier des personnages qu’ils n’ont pas eux-mêmes créés. Par définition, c’est une preuve que le remake n’est pas un exercice vain quand il est bien exécuté.

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