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Silicon Valley Saison 2 : Le business c’est la guerre

Silicon Valley Saison 2 - Silicon Valley Saison 2 : Le business c’est la guerre

La difficulté avec une satire comme Silicon Valley quand on n’est pas familier avec l’univers du high-tech, de ses start-ups et autres venture capitalistes – ce qui est le cas pour la majorité des personnes regardant ce show –, c’est qu’il n’est pas évident de savoir où s’arrête la réalité. Cela est d’autant plus vrai dans cette saison 2 de la comédie HBO. Richard (Thomas Middleditch) enchaine des situations qui sonnent simplement juste. Son Enfer semble prendre place dans une version à peine exagérée de notre monde.

C’est clairement là que se situe l’une des grandes forces de la série de Mike Judge, John Altschuler et Dave Krinsky. On avait quitté l’équipe de Pied Piper après une victoire, mais la guerre ne faisait que commencer. S’il y a une chose à retenir de Silicon Valley à ce stade, c’est que le talent a peu de valeur quand c’est l’argent qui domine. Richard ne cesse de croiser sur sa route chaotique des personnes qui veulent l’exploiter, le ruiner, le voler ou tout ça simultanément. Il n’est qu’une commodité dans cet univers qui avance vite où personne ne fait de prisonnier.

Ainsi, bien que l’on pouvait penser que cette seconde saison nous raconterait comment Richard allait enfin obtenir le succès qu’il mérite, les embûches s’enchainent et il ne peut s’empêcher de tomber dedans. Le monde entier pourrait changer grâce à son fameux algorithme, mais personne ne veut que ce soit le nom de Richard qui soit associé à cette révolution.

Avec une telle approche, les scénaristes de Silicon Valley pourraient alors plonger dans le cynisme la tête la première et il serait difficile de leur en tenir rigueur. Cependant, ce n’est pas du tout ce qui se produit, puisque le show conserve sa dose de folie douce qui transforme l’irraisonnable en totalement absurde et le déprimant en excuse pour servir des pics d’humour noir. Avec toujours une blague un peu grasse à l’occasion et donc cette étrange sensation que ce qui se passe n’est jamais loin de la réalité, cette seconde saison nous entraine du côté sombre de l’industrie high-tech, là où évoluent ses avocats et où les financiers décident qui doit vivre ou mourir.

Le génie de la série est de ne jamais faire du pauvre Richard une simple excuse pour faire rire. Malgré son apparence, il est celui qui porte le show sur ses épaules et il y croit plus que tout le monde. Ce sont alors ceux qui l’entourent qui fournissent le plus gros de l’humour et ceux-ci sont plus déchainés que jamais.

Erlich (T.J. Miller) est peut-être mis plus d’une fois face au fait qu’il est plus un parasite qu’autre chose, il ne perd jamais le nord et rebondit toujours de la façon la plus inappropriée qui soit. Jared (Zach Woods) n’a pas besoin d’en faire autant, il a juste à montrer son enthousiasme pour faire des étincelles, et il en a à revendre. Cela dit, rien ne vaut l’inarrêtable rivalité entre Gilfoyle (Martin Starr) et Dinesh (Kumail Nanjiani) qui trouve étonnement le moyen de passer à la vitesse supérieure en transformant ces antagonistes en frères ennemis que rien ne semble pouvoir séparer.

Dans l’ensemble, Silicon Valley a continué sur sa lancée, puisant dans ce qui faisait sa force dans la saison 1, à savoir la dynamique entre ses personnages, pour mieux faire rire, tout en ne retenant pas ses coups. Le business dans la vallée en prend à toutes les sauces et ses figures les plus absurdes relèvent du génie de par leur étrange authenticité qui les rend encore plus incroyables.

Si on enlevait à la série son humour, cette saison 2 aurait certainement été un thriller à couper le souffle. Avec son esprit décalé et ses excentricités, elle délivre surtout une comédie intelligente, colorée et hilarante qui ne cesse de surprendre.