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Séries Person of Interest Simulation simplifiée ou quand Person of Interest réécrit les règles

Simulation simplifiée ou quand Person of Interest réécrit les règles

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Person of Interest if then else saison 4 - Simulation simplifiée ou quand Person of Interest réécrit les règles

Person of Interest est à la base un procedural drama qui n’a pas honte de l’être, mais ses scénaristes ne se gênent pas pour autant de jouer avec leur formule. Celle-ci est assez simple il faut dire, ce qui laisse de la place pour l’expérimentation. Un numéro ou plus. Un mystère : coupable ou innocent ? Un changement de perspective. Un affrontement ou plus. On assemble tout cela, on mélange bien et on se retrouve avec une structure interchangeable qui sert de squelette à 90% des épisodes de la série depuis son lancement.

Bien entendu, l’écriture mettant l’accent sur des thématiques fortes qui font que la résolution de l’affaire de la semaine peut être complètement occultée quand on prend du recul et que l’on réalise qu’il ne s’agit que d’une pièce d’un tableau qui prend forme de façon parfois inattendue. C’est cette façon d’utiliser une formule qui est quelquefois très rigide – pour ne pas dire occasionnellement restrictive et frustrante – afin de raconter une histoire aux ramifications complexes qui fait de Person of Interest une série qui sort du lot.

Dans If-Then-Else (4.11), l’épisode de cette semaine écrit par Denise Thé, une vétérane de la série qui a déjà signé le mémorable The Crossing (3.09), on retrouve tous les éléments habituels de la formule, mais l’ensemble est totalement déstructuré. On a donc le numéro, même si on pouvait le manquer, étant donné que Shaw (Sarah Shahi) s’en occupe à la va-vite au début. Cet angle est malgré tout étendu d’une certaine manière dans la storyline secondaire afin de jouer une fois de plus avec le mystère traditionnel – coupable ou innocent, tout est relatif, même pour un homme équipé d’une bombe. Ensuite, le moment où les choses deviennent intéressantes se trouve être dans le changement de perspective, puisqu’il intervient très tôt. Harold (Michael Emerson), John (Jim Caviezel), Fusco (Kevin Chapman) et Root (Amy Acker) viennent pour stopper une attaque qui est en réalité une embuscade. Tout le reste de l’épisode tourne autour de la mise en place de l’affrontement final.

En général, celui-ci se fait assez naturellement, l’action étant un élément extrêmement bien maitrisé dans le show. Néanmoins, If-Then-Else veut nous pousser à réaliser que le danger est réel et constant à ce niveau de la saison. Le twist est donc que la Machine nous fait vivre plusieurs simulations pour que l’on comprenne à quel point, quand la fin arrive, une seule décision différente aurait pu mener à un résultat encore plus catastrophique.

Concrètement, les scénaristes nous entrainent au cœur du processus de création qui est le leur. Imaginer comment chaque choix qui est envisagé peut remodeler l’histoire – voire la série. Cela devient d’autant plus probant avec un pur moment de génie totalement inattendu : la simulation simplifiée.

http://youtu.be/QVNyt6-59PQ

Manquant de temps, la Machine décide d’aller plus rapidement dans sa simulation et coupe ce qui est obsolète, se débarrassant de l’habituelle rhétorique et la remplaçant pas de simples éléments descriptifs. L’effet comique passé, on a le droit de découvrir à nu le squelette de deux scènes. Sur le moment, il est naturellement difficile de réellement apprécier ce petit aperçu dans les coulisses – pourrait-on dire –, mais en revoyant le passage, cette « simulation simplifiée » devient un vrai cours d’écriture qui en dévoile long sur ce qui fait de Person of Interest une série unique.

Forcément, If-Then-Else est marquant pour plus que ça, sa conclusion étant particulièrement importante pour la suite. Néanmoins, il est appréciable de voir une fois de plus que Person of Interest a juste plus à offrir. Quand ce ne sont pas des réflexions philosophiques sur le droit à la vie privée, la relation entre l’Homme et la Machine, le politique de la peur ou encore les dangers liés à l’intelligence artificielle, l’équipe créative de la série explore les possibilités narratives que la télévision propose et, étonnement, ils trouvent toujours une façon rafraichissante de s’aventurer dans des voies inédites.

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