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Séries Slasher Saison 2 : Tous coupables

Slasher Saison 2 : Tous coupables

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Lors de sa première saison, Slasher — anthologie horrifique créée par Aaron Martin pour Chiller TV — prouvait qu’il n’était pas nécessaire de réinventer le genre pour le rendre efficace et grisant. D’autant plus quand il s’agissait de remettre au goût du jour une catégorie de l’horreur usée par les adaptations, reboot et autres inventions scénaristiques peu inspirées.

Suivre Sarah Bennett (Katie McGrath) lors de son enquête sur l’identité du Bourreau, assassin sans pitié utilisant les secrets des habitants de Waterbury comme des pièges mortels, était assez passionnant. Si l’intrigue ne délivrait pas le frisson escompté, la saison possédait une intrigue bien exécutée pour accrocher d’un bout à l’autre.

Que s’est-il donc passé au moment de la conception de cette seconde saison, intitulée Slasher : Guilty Party ? L’histoire est cette fois-ci centrée sur un groupe de moniteurs se retrouvant cinq ans après le meurtre d’un des leurs pour déplacer le corps avant de devenir la proie d’un tueur masqué. L’idée était sur le papier assez simple pour conserver l’efficacité de la première saison. Pourtant, ces huit épisodes attestent qu’une exécution maladroite, même avec des acteurs convaincants (plus particulièrement Leslie Hope et Joanne Vannicola), peut rapidement faire plonger l’ensemble vers un abysse qualitatif.

Le véritable problème de Slasher : Guilty Party réside clairement dans son incapacité à se focaliser sur une intrigue unique, en cherchant à approfondir ses personnages plus que de raison. Si cela est fait pour forcer l’empathie, malgré le peu de temps en leur compagnie, le procédé se retrouve court-circuité par le schéma développement = mort utilisé pendant la première partie de saison.

De plus, les protagonistes attirent difficilement la sympathie. Présentés coupables de différents crimes et péchés ainsi que capables de prendre des décisions extrémistes sous le couvert de la paranoïa ambiante, les membres du groupe méritent tous la mort (à l’exception de Keira, jouée par Madison Cheeatow). À mon sens, ce choix narratif est quelque peu décevant. Il n’y a rien de particulièrement rafraîchissant à créer des personnages exécrables pour les tuer les uns après les autres, d’autant plus sur un ensemble aussi large. Quand je regarde un slasher, j’ai besoin de ressentir l’envie qu’untel survive, pas l’inverse.

Bien sûr, cela ne concerne que moi et Slasher : Guilty Party a au moins le mérite de délivrer le gore escompté, ainsi que des morts à chaque épisode (coucou Scream de MTV, tu devrais en prendre de la graine). Le souci est qu’entre une narration sans surprise et des personnages ennuyeux, la série a du mal à vendre son concept. Si une saison 3 est commandée, il serait bon qu’elle s’éloigne un peu de son schéma.

Avant de conclure, je voulais également aborder un point dérangeant de cette seconde saison qui est de l’ordre du spoiler. Lors d’un des nombreux retournements de situations, un des moniteurs masculins est victime de viol. Si j’applaudis le désir des scénaristes de mettre en avant cette problématique, j’exècre tout autant que les développements faits à propos du personnage le placent en tant qu’agresseur sexuel à son tour pour justifier qu’il avait bien mérité ce qu’il lui était arrivé.

Malgré ces défauts, Slasher : Guilty Party reste un divertissement sympathique à l’approche d’Halloween pour quiconque aurait besoin de sa dose d’hémoglobine. La série manque très certainement d’ambition et de finesse, mais délivre au moins sur le principal. Il est simplement dommage que la révélation sur l’identité du tueur ne fonctionne pas, prévisible pour les plus observateurs dès le second épisode.

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