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Sleepy Hollow : Une série qui aurait pu devenir culte, si elle s’était arrêtée au bon moment

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Sleepy Hollow Saison 1 Ichabod Abby - Sleepy Hollow : Une série qui aurait pu devenir culte, si elle s'était arrêtée au bon moment

PeakTV - Sleepy Hollow : Une série qui aurait pu devenir culte, si elle s'était arrêtée au bon moment À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée. Le mois d’octobre se trouvant sous le signe de l’horreur, notre sélection s’adapte à la période 🎃 !

À chaque rentrée télévisuelle, nous voyons des projets de séries qui se sont concrétisés contre toute attente, donnant le jour à des shows qui, sur papier, paraissent destinés à devenir aussi mauvais que stupides. Quand vient le moment de les découvrir, il se trouve qu’ils sont majoritairement ce qu’ils semblaient être. Il y a tout de même quelques exceptions et, à l’automne 2013, c’était Sleepy Hollow.

Cette série FOX nous racontait l’histoire d’Ichabod Crane (Tom Mison) qui meurt en 1781 et se réveille de nos jours dans la ville de Sleepy Hollow. Là, il doit reprendre son combat contre le Cavalier sans tête de l’Apocalypse qui est revenu afin de préparer le terrain pour que le démon Moloch puisse envahir notre réalité. Ichabod fait alors équipe avec la lieutenante Abbie Mills (Nicole Beharie) pour stopper le Mal qui les menace tous.

Anglais de bonne famille ayant participé à la révolution américaine et marié à une puissante sorcière retenue prisonnière au Purgatoire, Ichabod Crane est sans surprise excentrique à sa façon. C’est le minimum attendu pour vendre tout ce concept. Face à lui, Abbie Mills sonne peut-être comme étant la voix de la raison, mais elle n’est pas la personne la plus stable qui soit, son passé étant marqué par des drames familiaux qui ont laissé des empreintes bien visibles. Les deux se trouvent liés par un destin qui ressemble surtout à une malédiction, mais ce qui compte le plus est l’amitié sans faille qui va naitre à force de risquer leurs vies ensemble tous les jours.

L’alchimie entre Tom Mison et Nicole Beharie fait des étincelles dès le départ et explique tout bonnement pourquoi Sleepy Hollow a su trouver immédiatement l’angle à exploiter pour que son improbable intrigue fonctionne. Rapidement, avec des rebondissements qui ne cessaient de s’enchainer et une mythologie qui s’étoffait au même rythme, la série est devenue une aventure trépidante à suivre qui proposait de revisiter l’Histoire américaine avec un twist fantastique et une touche de fantasy. Le tout était en plus enrobé dans une critique inattendue sur le consumérisme américain à l’aide d’un Ichabod découvrant comment le pays pour lequel il a tout sacrifié a évolué.

Il est encore difficile de définir complètement pourquoi cette série a su s’imposer sans tarder comme étant un divertissement aussi efficace, mais l’on peut identifier aisément pourquoi cela n’a pas duré. Une fois que la première intrigue centrée sur le démon Moloch s’est terminée à la moitié de la saison 2, il a été nécessaire de rebondir sur quelque chose de nouveau.

Sleepy Hollow a alors été rattrapée par toutes les craintes que son concept de départ pouvait suggérer. Encouragés par le network, les scénaristes tentèrent de créer un nouvel antagoniste de taille dans des épisodes se déroulant de manière toujours plus mécanique. Ainsi, les sympathiques et ludiques courses au trésor qui menaient Abbie et Ichabod à vivre de ridicules, mais réjouissantes, aventures au cœur d’une mythologie un peu folle ont été réduites à une suite de chasses au monstre de la semaine.

Le premier showrunner Mark Goffman quitta la série à la fin de la saison 2 et son remplaçant, Clifton Campbell, tenta de revenir aux bases, sans vraiment les comprendre. Plus que toujours, Abbie et Ichabod rendaient l’ensemble regardable, mais Nicole Beharie quitta le show à la fin de la saison 3.

Après la mort de Moloch, Sleepy Hollow a tenté à plusieurs reprises de se rebooter, de trouver un moyen de reconnecter avec la magie des débuts. Cela paraissait impossible et cela l’était. Le départ d’Abbie poussa la série dans une direction nouvelle et, étonnement, cela fonctionna – mais plus personne n’était vraiment intéressé. La saison 4 a introduit une conjoncture différente, sans rejeter le passé. Ichabod se trouve une équipière avec sa propre voix et Jeremy Davies rejoint le show pour être leur ennemi — et il le fait en s’amusant tellement que cela devient communicatif. La série ne cherchait plus à être prise au sérieux et devint le divertissement décomplexé qu’on attendait qu’elle soit depuis longtemps.

Dans ce sens, Sleepy Hollow est un cas d’école. La série qui trouva la formule magique pour fonctionner, mais qui aurait dû s’arrêter au moment où elle a épuisé son histoire. Elle continua sans direction, affublée de scénaristes ne sachant pas quoi faire avec ce qu’ils avaient entre les mains. Le capital sympathie construit au départ s’épuisa doucement et, quand tout a fini par rebondir dans la bonne direction, il était simplement trop tard. Cela n’enlève rien au plaisir délivré par la folie absurde des débuts et qui refit surface à la fin, mais l’ensemble est entaché par trop de ratés qui empêchèrent le show de devenir réellement culte.