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The Old Shows - Saisons précédentes Smallville Smallville : Bienvenue sur Terre (pilote rétro)

Smallville : Bienvenue sur Terre (pilote rétro)

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L’univers super-héroique sur le petit écran s’étendra de nouveau à la rentrée prochaine avec Supergirl sur CBS, qui met en scène la cousine de Superman. Sans surprise, découvrir son histoire nous en rappelle une autre, celle du fameux Clark Kent qui a rencontré plus d’une fois le succès à la télévision. Cela nous ramène aujourd’hui plus spécifiquement à Smallville et son pilote qui est remis en avant pour se remémorer les premiers pas du jeune homme…

Ainsi, le 16 octobre 2001, alors que l’Amérique vivait ses heures les plus sombres, la chaîne pour adolescents The WB diffusait le pilote de Smallville, série fantastique s’attachant à décrire les jeunes années de Clark Kent, le futur Superman. Il s’agissait pour ses deux co-créateurs, Alfred Gough et Miles Millar, de dépoussiérer le mythe et d’inventer une adolescence au personnage, tout en collant au plus près au comic.

Au fil des années, outre un changement de chaîne (The WB devenant The CW en 2006 après une fusion avec UPN), Smallville connaîtra de nombreux changements qu’il s’agisse de la valse habituelle des acteurs qui partent pour mieux revenir pour un arc, des guest star de luxe toutes liées à l’univers ciné et télé Superman, d’ajouts au casting d’origine, sans oublier le départ des créateurs en 2008. Pourtant, du premier au dernier épisode, Smallville n’aura eu de cesse de jouer avec la mythologie créée par Jerry Siegel dès 1932 en invitant des personnages emblématiques de la saga dans le quotidien agité de son héros.

Mais revenons-en à ce qui nous occupe ici : le pilote de Smallville, renommé Bienvenue sur Terre lors de sa première diffusion française le 4 janvier 2003. Il est lumineux, écrit et réalisé dans le pur esprit de The WB avec la « présence musicale » des groupes du moment tels que The Calling, Lifehouse ou Stereophonics. L’épisode pose très solidement les bases de l’histoire à venir en commençant en 1989, alors qu’a lieu cette fameuse pluie de météorites qui s’abat sur la petite ville de Smallville au Kansas. Celle-ci amène un petit bonheur au couple Kent en mal d’enfant, mais modifiera à jamais le destin des autres personnages : Lana perdra ses parents, Lex ses cheveux et le respect de son père tandis qu’une bonne partie de la population de Smallville subira à long terme ses effets.

Force est de constater que les producteurs ont dépensé sans compter et que le budget effets spéciaux est utilisé à bon escient puisque l’on se retrouve tout de suite au cœur de l’action. La réalisation a été confiée à David Nutter, surnommé The Pilot Whisperer dû à sa réputation de réaliser des pilotes débouchant sur une série, et qui sera par ailleurs aussi derrière la caméra pour les débuts d’Arrow et de The Flash. Le bonhomme nous en met donc plein la vue avant de revenir à un mode plus calme lorsque l’action se déroule en 2001.

L’histoire de Clark Kent peut alors vraiment commencer. C’est avec amusement que l’on retrouve un tout jeune Tom Welling, presque maigrelet s’il n’avait pas ses tablettes de chocolat. En plus des parents protecteurs joliment campés par Annette O’Toole et John Schneider, il y a aussi la fille inaccessible Lana Lang, les amis inséparables Chloé et Pete (trop peu développés ici) et évidemment l’ennemi à venir, Lex Luthor, interprété par un Michael Rosenbaum dès le départ très à l’aise avec l’ambiguïté du rôle. Encore plus drôle de constater que malgré les retours des uns et des autres, Welling sera la seule constante de la série, suivi de près par Allison Mack en terme de temps de présence à l’antenne.

Si la série perdra au fil des ans en « finesse », ce n’est pas le cas de ce premier épisode. Il joue la carte du dialogue à double entrée mâtiné d’ironie et s’offre un scénario truffé de bonnes idées qui font mouche à l’écran : Clark attaché en croix dans le champ de maïs avec un S sur le torse ; son impossibilité de s’approcher de Lana moins par timidité que parce qu’elle porte de la kryptonite autour du cou ; le mini Clark qui marche tout nu vers ses futurs parents ; la super vitesse à travers champs. Il y a déjà dans ce pilote tout ce qui fera l’essence de la série et constituera l’univers de Clark Kent, avec la grange comme première forteresse de solitude, le Mur des Bizarreries de Chloé, le Manoir des Luthor et les prémisses de l’obsession de Lex pour ce jeune fermier.

L’épisode propose aussi un autre plan de lecture propre à The WB à l’époque : l’adolescence et ses tourments. Comme Buffy, Clark Kent n’est pas un être ordinaire, mais avant d’être un jeune garçon avec des pouvoirs, il est un adolescent qui se cherche, ce qui parle à n’importe quel jeune qui regarderait la série. La chaîne tablait donc sur l’identification, sur la romance bon teint, un peu neuneu (Clark est fasciné par Lana qui sort avec le quaterback, forcément), et sur le fantastique. Objectif atteint.

Avec ce pilote prometteur, frais, amusant et bon enfant, Alfred Gough et Miles Millar étaient sans doute loin de se douter que Smallville durerait aussi longtemps et s’inscrirait dans les annales de la télévision américaine. Et pourtant…

La série Smallville est bien entendu disponible dans son intégralité en DVD.