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Que vaut Station 19, le dernier spin-off de Grey’s Anatomy ?

station 19 saison 1 - Que vaut Station 19, le dernier spin-off de Grey’s Anatomy ?

Voilà 13 ans que Grey’s Anatomy nous balade de services médicaux en blocs opératoires. Cette année, la série tente pour la deuxième fois, après le succès de Private Practice, l’élargir son univers et nous fait découvrir le quotidien des pompiers de la caserne 19 à Seattle. Après quatre épisodes forts en émotions, que vaut ce spin off tout feu, tout flamme ?

Il y a quelques mois déjà, l’annonce du lancement de Station 19 avait soulevé plus de doutes que d’engouement. La série dérivée partait en effet avec plusieurs épines dans le pied. Tout d’abord Ben Warren, le personnage qui fait le pont entre la série mère et la série dérivée, n’est pas particulièrement intéressant. Il est également loin d’avoir le charisme et l’affection du public que pouvait avoir Addison lorsqu’elle a quitté le Seattle Grace pour Oceanside. Parallèlement, le choix de l’univers des pompiers était jugé peu judicieux et semblait uniquement s’inscrire dans une tendance.

Cette impression de lancement bancal n’a été que confirmée par le backdoor pilot dans la saison 14 de Grey’s Anatomy qui était mauvais. Le pilote — le vrai — a cependant créé la surprise en montrant plus de potentiel que prévu. On se laisse porter sans mal par cette équipe de pompiers déterminés. Les personnages sont bien écrits, attachants, à la fois forts et sensibles. Bref, ce sont les personnages d’une série de Shonda Rhimes, mais cela fonctionne, pour l’instant.

Station 19 est principalement portée par le personnage d’Andrea « Andy » Herrera, une jeune pompière, fille du capitaine, récemment promue lieutenant qui se bat pour être reconnue et prendre les rênes de la caserne. Les parallèles avec la Meredith Grey des premières saisons sont évidents, peut-être un peu trop. Herrera est en effet une femme forte et carriériste, amoureuse de son patron qui a une amie rigolote au franc-parler. La prestation convaincante et pleine de bonne volonté de Jaina Lee Ortiz permet cependant de dépasser cette impression de déjà-vu.

Plus improbable, Ben s’impose comme le second atout charme de la série. On découvre un personnage sensible et humain, capable de s’affirmer sans sa femme Miranda. Sa relation avec le jeune Tuck (BJ Tanner), qu’il considère comme son fils, est également particulièrement bien installée et est une bonne piste à explorer pour la suite. D’autres pompiers sortent du lot, notamment Travis (Jay Hayden), le costaud au grand cœur et Maya (Danielle Savre), la meilleure amie d’Herrera et ancienne athlète olympique.

La mise en place reste néanmoins laborieuse et souffre d’une envie flagrante de vouloir trop en faire. On se sent projeté dans une histoire dont il nous manquerait le début. Que cela soit dans les relations amoureuses ou les conflits familiaux, Station 19 cherche désespérément à nous investir — voire à nous tirer quelques larmes — alors que l’on ne connaît rien des personnages et des enjeux qui nous sont présentés.

La série souffre aussi de problèmes de forme. Les flashs forward accélérés avant chaque coupure publicitaire doivent absolument cesser. Les scènes pré-génériques ne servent également pas à grand-chose, à part désamorcer l’intrigue et le suspense. Ces deux choix de montage peu inspirés rendent l’ensemble très kitsch. C’est sans compter sur les longs monologues sur le sens de la vie, marque de fabrique de Grey’s Anatomy, qui fonctionnent très mal dans ce nouveau contexte.

Les cas traités jusque-là sont, quant à eux, bien plus pertinents. Pour passer au-delà des clichés autour des combattants du feu, Station 19 tente de varier les approches et s’autorise même à faire un peu de prévention. La série s’attèle à nous décrire le quotidien des pompiers, entre entraînements, missions sur le terrain et paperasse administrative. Lors des incendies, la série retombe vite dans ses travers en faisant dans le sensationnalisme, mais un équilibre semble se dessiner au fil des épisodes.

Ces premiers épisodes ont beaucoup de défauts et ne brillent pas suffisamment pour lancer la série sur de bons rails. Le cadre posé est un peu brouillon et prend son temps pour devenir rassurant. Station 19 est cependant portée par une volonté de bien faire, une équipe créative dispersée, mais compétente et des acteurs qui s’éclatent visiblement dans leur rôle. Encore quelques petits efforts et la série pourrait devenir un bon divertissement, à défaut d’être un incontournable.

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