Aller au contenu
Séries Autres séries Suburgatory : La banlieue rose bonbon (Saison 1)

Suburgatory : La banlieue rose bonbon (Saison 1)

Suburgatory - Suburgatory : La banlieue rose bonbon (Saison 1)

Père célibataire, George décide de quitter New York pour offrir à sa fille Tessa un meilleur environnement de vie. Ils s’installent donc à Chatswin, une ville de banlieue aisée des plus colorées.

Créée par Emily Kapnek pour ABC, Suburgatory est une comédie single-camera qui se propose de nous plonger dans un monde excentrique que l’on découvre au travers des Altman, un père et sa fille, qui arrivent tout juste de New York.

La vie en banlieue sous acide, c’est basiquement ce qui est au programme ici. À Chatswin tout semble juste irréel au premier abord et le cynisme de la jeune Tessa ne fait qu’amplifier l’absurdité de cet univers légèrement à part. Tout est rose, mais surtout, tout le monde suit un code de vie qui est étrangement rigide. Derrière cela se cache clairement un microcosme rongé par les névroses de ses habitants qui sont prêts à tout pour préserver l’ordre établi. Dans cette ville, la superficialité est la plus solide des carapaces.

On aurait donc pu penser que Tessa et George allaient progressivement injecter dans cet univers surréaliste de quoi fissurer ses fondations pour nous révéler le véritable mal-être de la société américaine. Ça ne sera pas le cas, car les ambitions de Suburgatory ne sont pas bien grandes dans ce registre. En fait, les Altman vont petit à petit accepter les conventions sociales régissant le monde dans lequel ils évoluent, appréciant de plus en plus ce qu’ils peuvent en tirer pour eux-mêmes. Tessa ne laissera pas pour autant au placard son rêve de retourner vivre à New York, mais les scénaristes semblent par moment véritablement se forcer pour ne pas simplement en oublier son existence.

Donc, après plusieurs épisodes d’ajustements, les routines s’installent et l’humour perd de son mordant, car il n’est pas possible de tenir sur la durée avec un seul gag décliné à toutes les sauces. Le ridicule qui définit la vie à Chatswin rencontre sans trop tarder ses limites, et la série se concentre dès lors avant tout sur l’aspect relationnel. Dans ce registre, c’est étrangement Dallas Royce, une voisine et amie des Altman, qui va s’imposer. Elle est Chatswin à son paroxysme, mais derrière les apparences se cache une femme blessée qui apprendra à prendre sa vie en main et à trouver son indépendance en brisant discrètement les codes du mariage qui lui permettait de conserver son train de vie et qui la rendait malheureuse. C’est presque ce que la série a de plus profond dans cette première saison et c’est un peu dommage, car si c’est bien écrit, cela met surtout en avant le peu d’efforts mis en œuvre pour le reste.

Suburgatory se présente donc au départ comme étant une comédie légèrement déjantée, mais elle devient rapidement des plus conventionnelles. Heureusement, Tessa et – particulièrement – George sont sympathiques, tout comme une grande partie des seconds couteaux du show. Ils nous offrent certes par moment un peu trop de bons sentiments pas toujours très inspirés, ce qui ne les empêche pas de faire rire également. Globalement, cette première saison n’est pas à la hauteur de ce qu’on aurait pu en attendre après le pilote, mais elle parvient à ne pas être totalement anecdotique grâce à son univers cohérent et à ses personnages attachants.

Aller plus loin…

Chatswin, un microcosme de vie plus réaliste qu’il n’y parait
Suburgatory : L’Enfer, c’est les autres, ceux avec le Botox
Spotted : Jeremy Sisto