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Séries Arrowverse Supergirl : Superman est un super-héros encombrant (1.03)

Supergirl : Superman est un super-héros encombrant (1.03)

supergirl saison 1x03 - Supergirl : Superman est un super-héros encombrant (1.03)

Durant sa courte interview avec Cat Grant, Supergirl révèle par accident être la cousine de Superman. En l’apprenant, Reactron décide d’attaquer l’héroïne de National City pour toucher de manière indirecte l’homme d’acier.

Supergirl se veut être une série énergique, ce que la prestation de Melissa Benoist retranscrit parfaitement. Néanmoins, à l’image de son héroïne qui se cherche, l’équipe créative a besoin de faire de nombreux réglages pour équilibrer les forces. Il est alors en ce début de saison question de se confronter aux plus gros obstacles du concept dans l’espoir de pouvoir les laisser derrière ensuite – ou d’en tirer profit.

Sans aucun doute, le plus important problème pour les scénaristes est Superman. Il est l’éléphant dans la pièce. Supergirl ne veut pas rester dans l’ombre de son célèbre cousin. Ce point était déjà soulevé dans la semaine passée et occupe largement les devants au sein de ce nouvel épisode – intitulé Fight or Flight. Si l’approche a le mérite de distinguer les débuts de Kara en super-héroïne, l’entendre répéter éternellement qu’elle doit faire ses preuves sans l’aide de son cousin tend à rendre l’expérience pesante.

Sans compter que l’on ne sait pas exactement quand Superman ou Clark Kent sera destiné à faire une apparition tangible au sein de la série. L’épisode tente de s’éloigner d’un Superman trop abstrait avec deux interventions du personnage, mais il est difficile de passer outre le fait qu’aucun acteur n’a été choisi. En gros, difficile de ne pas penser que l’équipe du show à choisi la route la plus longue et alambiqué lorsque l’on parle de l’homme d’acier. Ce dernier se veut être un obstacle que doit surmonter Kara pour devenir une véritable super-héroïne.

Cet abus de Superman (me forçant à un peu trop écrire son nom) a le mérite de faciliter le développement relationnel entre James Olsen et Kara. Surtout, le premier révèle de nouvelles insécurités qui montrent à quel point son existence s’est développée autour et avec l’aide du super-héros. Kara n’est donc pas la seule qui doit s’émanciper, James doit aussi trouver ses marques loin de Metropolis et sans le soutien de Clark.

Reste que rares sont les situations amenées sans précipitation au sein de cet épisode de Supergirl. Ce dernier enchaine d’ailleurs les dialogues plus que discutables, l’interview avec Cat Grant ouvrant l’épisode étant pittoresque en termes d’écriture. La patronne de Kara est une femme forte et pleine de talents, Fight or Flight s’exerçant à faire ce point sans parvenir à réellement lui offrir le matériel pour l’éloigner de la caricature. L’épisode met plus avant Maxwell Lord (introduit comme une sorte de version moins excessive de Tony Stark) qui souffre lui aussi d’une écriture grossière. Les deux personnages ont du relief et le second apparait nécessaire pour faire sortir Cat Grant de ses routines, sans pour autant que l’un ou l’autre ne parviennent à en tirer pleinement profit. Les deux personnages devraient nous entrainer plus dans une tonalité proche de ce que l’on retrouve avec Alex pour donner aux enjeux qui les entourent un véritable poids, mais le show choisit une route plus légère, voire agaçante par moment.

En tant que méchant, Reactron était alors une excuse comme une autre pour mieux poser Maxwell Lord et pousser Kara à s’affirmer. Les combats sont de nouveau ambitieux, mais il est difficile de passer outre une certaine passivité et d’étranges raccourcis pris pour rendre chaque confrontation possible.

Avec son troisième épisode, Supergirl confirme le fait qu’elle a beaucoup de choses à régler pour pleinement fonctionner. Les scénaristes se confrontent à tous leurs problèmes, que ce soit de logistique pour les personnages devant mener leur double vie, de l’ombre de Superman qui flotte en continu au-dessus de Kara et des ambitions personnelles de chacun. Tout se bouscule avec un succès moindre, l’écriture demandant sincèrement à être affinée pour que l’ensemble se montre plus fluide et moins poussif. Il va être difficile de passer outre le fait que les gens ne reconnaissent pas que Kara est Supergirl si on n’arrête pas de faire ce point – et tous les autres – de manière aussi indélicate. La répétition n’aide pas toujours, comme c’est le cas ici.