Kara recrute James et Winn pour sauver la carrière de Cat quand celle-ci devient la victime d’un hacker qui pourrait la forcer à démissionner. Face à Astra, Supergirl est confrontée au fait que sa mère n’était peut-être pas aussi parfaite qu’elle le croyait.
Le problème avec les super-héros est qu’ils ont deux vies, ce qui fait beaucoup de choses à gérer pour les scénaristes. C’est particulièrement le cas avec Supergirl qui termine sa première mi-saison avec un épisode surchargé sur tous les fronts.
Hostile Takeover s’occupe donc non seulement du retour de Tata Astra (absente depuis l’épisode 2), mais également de la carrière de Cat Grant lorsque celle-ci est mise en péril. Les deux femmes qui sont actuellement les plus importantes dans la vie de Kara viennent les bras chargés et la jeune super-héroïne jongle difficilement entre les deux.
Ce n’est pas la première fois que Supergirl souffre d’avoir son agenda trop plein et seulement 42 minutes pour désamorcer des storylines qui auraient gagné à avoir plus d’espace pour respirer. Dans le cas présent, s’il est intéressant de creuser la mythologie kryptonnienne, il est regrettable qu’Astra n’ai pas eu l’opportunité de revenir un peu plus tôt pour que ce qui découle de ses entretiens avec sa nièce puisse véritablement avoir le temps de germer.
Concrètement, Astra veut ouvrir les yeux à Kara en lui révélant qu’Alura n’était pas cette parfaite icône de la justice que sa fille admire. L’arrogance des kryptoniens causa leur chute et Astra se présente comme étant la voix de la raison. Le problème est que l’on ignore quel point de vue est le bon – s’il y en a un qui vaut mieux que l’autre. Le fait que la discussion n’aille pas dans cette direction est frustrant, mais cela suit la logique des développements de Kara jusqu’ici. Pour l’instant, il est question de gérer son sentiment d’abandon qui est renforcé par les mots de sa tante.
Là où les scénaristes d’Hostile Takeover jouent bien leurs cartes, c’est quand ils extrapolent les émotions pour les mettre en perspective avec l’aide de Cat. Cette dernière s’affirme toujours plus comme étant finalement la mère de substitution que Kara cherche visiblement. Elle voit en sa patronne un modèle qu’elle veut protéger – et c’est donc ce qu’elle fait. La dernière scène de l’épisode dans laquelle les deux femmes font face à une réalisation qui devrait changer leur dynamique considérablement va d’ailleurs totalement dans ce sens.
Ainsi, il devient de plus en plus clair qu’il n’est plus simplement question de parler de l’apprentissage de l’héroïsme, mais d’offrir à Supergirl un sujet plus complexe en posant la crise identitaire de Kara comme étant un moteur narratif. Celui-ci possède clairement un potentiel dramatique supérieur à ce qui avait été approché auparavant. Cela culmine particulièrement quand elle doit affronter des kryptoniens.
On peut espérer que tout ceci sera toujours plus creusé par la suite, en particulier avec Hank Henshaw qui peut à son tour réellement aider à développer la thématique.
Bien entendu, Hostile Takeover a beau livrer de bonnes choses dans le fond, cela ne corrige pas les défauts récurrents de la saison jusque-là. On pouvait s’attendre à ce qu’avoir Kara prise dans des conflits mieux définis permettraient aux épisodes d’être moins éparpillés, mais les scénaristes insistent à trop en faire. L’histoire du hacking des e-mails de Cat Grant se retrouve alourdie pour que James et Winn puissent être utiles, tandis que celle du retour d’Astra manque d’espace à cause du fait qu’elle doit servir à mettre en place le cliffhanger.
Supergirl finit ainsi sa première mi-saison sur une scène promettant une suite détonante en matière d’action, mais également quelques évolutions du côté de CatCo qui devraient faire une différence notable. La série continue alors d’évoluer dans la bonne direction, mais il y a encore du chemin à parcourir au niveau de la structure des épisodes qui est souvent problématique.
Supergirl revient donc le 4 janvier 2016 sur CBS.