Aller au contenu
Séries Arrowverse Sans Cat Grant, Supergirl n’est plus la même en saison 2

Sans Cat Grant, Supergirl n’est plus la même en saison 2

supergirl saison 2 episode 4 - Sans Cat Grant, Supergirl n'est plus la même en saison 2

Cet article contient quelques spoilers sur la première partie de saison 2 de Supergirl.

Au sein de sa première saison, Supergirl s’était affirmée comme une série féministe. Kara devait apprendre à gérer sa nouvelle vie d’héroïne et ses pouvoirs en parallèle à ses activités professionnelles et ses romances. Elle pouvait alors compter en partie sur sa sœur Alex pour la soutenir et surtout sur sa patronne Cat Grant pour la guider et la remettre dans le droit chemin en toutes circonstances.

Au fil des épisodes, Cat Grant était devenue l’âme de Supergirl. Elle donnait le ton, imposait sa réflexion sur la place de la femme dans un monde d’hommes et le faisait avec intelligence et énergie. Elle poussait Kara à embrasser sa destinée, à devenir le symbole qu’elle pouvait être, à se relever lorsqu’elle faisait des erreurs et à ne pas se laisser abattre par les épreuves ou ceux qui souhaitaient son échec.

Tout cela était en vérité simplement possible car Supergirl était diffusée sur CBS. La série était imparfaite, mais elle avait une identité propre qui n’est plus présente au sein de sa saison 2. En s’installant sur The CW pour rejoindre l’Arrowverse, la cousine de Superman a dû s’adapter à sa nouvelle réalité et ne s’est pas encore complètement recomposée.

Le tournage de la série a déménagé à Vancouver pour une réduction de budget qui n’affecte pas tant que cela Supergirl. Le départ de Calista Flockhart du show suite à ce déménagement a eu des conséquences bien plus lourdes.

Au fond, on pourrait dire que Supergirl suit maintenant un schéma assez proche d’Arrow ou The Flash, continuant à creuser sa problématique liée au super-héros, mais ayant simplement perdu ce qui la différenciait. Les scénaristes sont encore capables de quelques grands moments qui ne se reposent pas entièrement sur le simple talent de ses acteurs ou la sympathie que les personnages peuvent susciter. Ils n’en sont pas moins dans une sorte de mode automatique, le voyage initiatique de leur héroïne ayant été réduit à peau de chagrin.

On retrouve dès lors dans Supergirl des défauts bien présents dans les autres productions de Greg Berlanti qui gère l’Arrowverse. L’un d’entre eux est son incapacité la plus totale à se servir d’un journaliste. Au même titre qu’Iris, Kara n’est quasiment plus jamais à son travail depuis que sa patronne est partie et qu’elle a eu le droit à une promotion.

La représentation du métier est désastreuse, et l’équipe créative a choisi de s’en détourner plutôt que d’utiliser la nouvelle profession de Kara pour faire évoluer leur formule et nous offrir un peu d’investigation journalistique.

Supergirl ne sait toujours pas quoi faire de Jimmy Olsen, intérêt amoureux en saison 1 réduit à faire de la figuration dans la seconde. Le besoin de le transformer en héros costumé apparait être une manœuvre de désespoir pour légitimer la présence du personnage. Et c’est quelqu’un qui adore voir Jimmy et Winn ensemble qui l’écrit !

En parlant de Winn, celui-ci a trouvé sa vocation au DEO au moment où cette agence gouvernementale a été quelque peu redéfinie pour mieux coller à la nouvelle direction du show. C’est surtout de nouveaux locaux plus ensoleillés, des cellules de détention qui n’ont toujours pas de toilettes et le fait qu’on ne sait jamais vraiment s’ils sont censés être connus ou non. Et Winn ne fait plus vraiment grand-chose au final.

Supergirl ne s’est pas écrasée en saison 2, mais son sauvetage par The CW l’aura poussée à se redéfinir et à amorcer un travail de reconstruction qui ne devrait pas avoir lieu à ce stade d’une série. Quasiment tous les réglages effectués en saison 1 ont été défaits et nous voilà alors devant un show qui se cherche au moment où il est question de capitaliser sur tout ce qui a été construit auparavant.

Malgré l’intrigue autour de la sexualité d’Alex, l’arrivée de Mon-El ou la problématique alien avec J’onn J’onzz, Supergirl a étrangement moins de choses à dire en saison 2. Sans Cat Grant pour véhiculer les thématiques fortes, la série dérive. Elle offre encore un divertissement convenable, mais elle manque franchement d’ambitions.

Étiquettes: