Des étudiants se font tuer et rien ne semble les relier. Sam et Dean suspectent alors que le fantôme responsable pourrait habiter des appareils électroniques, ce qui rend sa capture pratiquement impossible.
Un pick-up possédé par un fantôme, cela ramène à la surface de mauvais souvenirs : Route 666 (1.13). Ce qui est certainement le pire épisode de la première saison revient donc nous hanter 9 ans plus tard. Heureusement, cela ne dure que le temps de la scène d’ouverture. Du moins, on peut le voir ainsi, car la stupidité générale du scénario s’étend jusqu’au générique de fin.
Avec un titre qui fait directement référence à la série éponyme d’AMC, on savait que l’informatique allait être au milieu de l’enquête. Néanmoins, il était difficile d’imaginer que les scénaristes allaient avoir la main si lourde avec leurs étudiants collés à leurs téléphones (ou tablettes) et des running gags absurdes sur Dean et ses connaissances si limitées sur tout ce qui semble toucher de près ou de loin les réseaux sociaux et autres appareils mobiles – ce qui est ridicule. Certes, la blague est bonne (bien que facile) quand il s’agit de pointer du doigt qu’il est désormais de l’ancienne génération et que, s’il ne saisit pas toutes les références des jeunes, ceux-ci sont également imperméables à sa propre culture – aussi populaire qu’elle puisse être. Malgré tout, quel est le but de représenter l’ainé de Winchester comme un dinosaure ?
Au-delà de cela et du fait que l’histoire est vraiment faible et que ses twists sont téléphonés, Halt & Catch Fire tente malgré tout de trouver une certaine pertinence dans cette saison. Pousser Dean à accepter qu’il doit faire la paix avec son côté sombre amplifié par la marque n’est pas mal venu, au contraire. Bien entendu, cela aurait plus de poids si le prochain épisode n’était pas celui du retour de Caïn (Timothy Omundson). En dépit de ça, il est appréciable que la série poursuive sur sa lancée, montrant que les Winchester peuvent changer de disque et évoluer en arrêtant de lutter contre leur nature et la vie qu’ils ont choisie. Dans ce registre, il serait d’ailleurs assez intéressant que le projecteur soit dirigé vers Sam qui est indéniablement celui qui a, jusqu’ici, été le plus enclin à avoir des regrets au sujet de son héritage familial.
Tout n’est donc pas à jeter, mais Halt & Catch Fire est globalement un épisode bouche-trou qui profite de la maitrise acquise au fil des saisons par les scénaristes pour fonctionner par simple automatisme. De cette façon, on évite certainement le pire, mais le résultat est tellement anecdotique qu’il est difficile d’excuser la pauvreté générale de l’intrigue.
Étonnement, ce n’est pas le point le plus bas atteint par cette saison 10 de Supernatural, car si le scénario est réellement faible, l’ensemble n’est pas pénible à suivre. C’est un étrange compliment à formuler, mais c’est en un malgré tout.