Dean entraine Sam sur une affaire de suicides étranges dont le seul lien entre les victimes est une église catholique. Crowley décide de faire plaisir à sa mère en lui emmenant Olivette, celle qui peut lui rendre tous ses pouvoirs.
Contrairement à d’autres séries de son genre, Supernatural ne s’est pas épuisée rapidement, car il n’a pas été question d‘introduire un monstre différent par semaine. Si celui de The Things They Carried (10×15) nous rappelait qu’il y avait toujours beaucoup d’horreurs dans ce monde que les Winchester n’ont pas encore rencontré, Paint It Black se contente de nous proposer une histoire de fantômes meurtriers de plus. On en a eu des dizaines à ce stade, mais la répétition n’a jamais été un souci, puisqu’il y a forcément un twist pour faire la différence. Celui-ci se trouve être la découverte de ce qui maintient le fantôme en vie – pourrait-on dire.
Malgré ça, avec dix saisons au compteur, cela commence à faire long et, quand la chasse aux fantômes tueurs finit par ressembler à un subterfuge pour remplir un épisode sans trop en faire, on peut regretter que les scénaristes soient si prompts à ramener éternellement les mêmes monstres. Avec le temps, les forces peuvent devenir des faiblesses.
Ainsi, l’ensemble de l’intrigue des frères Winchester est globalement sans intérêt. Même si on peut apprécier les quelques minutes d’introspections offertes à Dean, cela est bien peu pour compenser une mise en scène qui frôle par moment l’autoparodie. Il n’est cependant pas tant question de paresse scénaristique que d’un manque sérieux d’idées fraiches, ce qui n’est pas forcément mieux.
Le plus regrettable au bout du compte est que l’histoire principale est supplantée par la secondaire qui se focalise pourtant sur Rowena. Les péripéties de la mère de Crowley mènent définitivement quelque part et, si Sam et Dean sont clairement destinés à recroiser la route de la sorcière, rien de concret ne prenait forme jusque-là. Le vent tourne, puisque Rowena progresse finalement dans sa quête de pouvoir et il ne fait à présent aucun doute que cela posera un problème à Crowley.
En attendant, il n’est donc question que de faire de la mise en place. À ce stade de la saison, on ne peut pas espérer plus et il est appréciable de voir qu’une storyline prend un peu de consistances. Dommage par contre que cela ne soit pas celle des Winchester qui errent d’un monstre de la semaine à un autre. En soit, le réel problème est que l’histoire de la Marque de Caïn semble ne plus avoir de carburant, que Castiel est éternellement aux abonnés absents et que, en dépit du fait qu’il n’y a rien de pertinent de développé, Sam n’a pas le droit à la moindre intrigue qui pourrait lui permettre de sortir de ses automatismes qui ne font de lui qu’un simple sidekick dernièrement.
Paint It Black est en soi un épisode anecdotique qui rappelle un peu trop que Supernatural prend des rides. Ce n’est pas un constat récent, mais cela devient problématique quand le résultat est à ce niveau.