Après la mort de Charlie, Dean décide de partir seul à la recherche des Stynes pour tous les tuer. Castiel se lance après lui tandis que Sam doit honorer son accord avec Rowena pour qu’elle finisse de traduire le livre.
Cette saison 10 de Supernatural a tourné autour du même problème pendant trop longtemps, mais le moment est venu de le prendre de front. On arrête donc de nous dire ce que la Marque de Caïn va faire à Dean, on nous le montre. Cela fait une différence monumentale quand il est question de mettre en perspective les enjeux de cette histoire.
Les choses sérieuses sont ainsi à l’ordre du jour, et cela ne touche pas uniquement Dean et sa Marque. En fait, cet épisode – intitulé The Prisoner – accomplit quelque chose d’inattendu, puisqu’il réhabilite Crowley. Le Roi de l’Enfer n’était que l’ombre de lui-même durant cette saison, diminué par la présence de sa mère et par l’incapacité des scénaristes à lui donner le début d’une intrigue substantielle. Il ne représentait plus le Mal ou le moindre danger. Mark Sheppard impressionne donc de nouveau quand il parvient en l’espace d’un instant à redonner corps à ce personnage charismatique et craint après tant de temps – la peur dans les yeux Sam aide également à vendre cette transformation.
On ne peut pas en dire autant avec Castiel. L’ange fait peu, mais parle trop. Les scénaristes ne savent plus vraiment comment l’écrire et Misha Collins se démène pour que son rôle reste consistant malgré tout. Le souci est qu’il n’est là que pour servir de substitut à Sam et c’est dans cet esprit que ses scènes prennent forme.
Ceci n’est cependant pas suffisant pour diminuer l’importance de ce que The Prisoner accomplit – concrètement, poser les bases pour la conclusion. On ne peut que regretter que la saison n’ait été qu’un trop long détour pour en arriver à ce point et c’est d’ailleurs le principal problème à ce stade. La concrétisation de tout ce qui a été craint par Sam aurait un impact plus fort si on ne nous avait pas prévenues pendant tout ce temps que c’est ce qui allait se produire. Cela dit, c’est exactement cette même raison qui permet à l’épisode d’être aussi décomplexé dans son exécution. Contrairement à Dark Dynasty, il n’est pas question de jouer avec des faux-semblants pour créer des moments-chocs hors champ. On nous montre tout ce que Dean fait, ce que Sam fait et on nous explicite sans détour ce que cela signifie réellement.
Cette approche directe fait qu’il n’y a pas une minute de répit dans The Prisoner et cela permet donc de faire réellement monter l’intérêt du final. Certes, on nous a déjà dit ce qui devait se produire, mais on va également nous le montrer et, quand les actions remplacent les mots, Supernatural retrouve un peu de sa superbe perdue. Pas assez pour compenser les trop nombreuses errances de cette saison, mais suffisamment pour laisser espérer une conclusion explosive qui pourrait offrir quelques surprises pour la suite.