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Séries Supernatural Supernatural – Saison 5

Supernatural – Saison 5

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supernatural s5 - Supernatural – Saison 5

Lucifer est sur Terre. Sam et Dean doivent maintenant le stopper et sauver le monde de l’Apocalypse.

La saison 5 de Supernatural se présentait comme la dernière de la série. Avec des enjeux tels que la destruction de notre monde, tout avait été mis en place pour qu’il en soit ainsi. C’était, qui plus est, ce que nous avait annonçait le créateur Eric Kripke. Mais, les voies de la télévision sont impénétrables (et financières) et si Sam et Dean affrontent Lucifer en personne, leur combat contre le mal ne s’achève pas ici. On pourra reconnaître à Eric Kripke de conserver son intégrité, en quittant le navire, la scénariste Sera Gamble héritant du bébé et de la difficile tâche de gérer l’après-saison 5.

Avant d’en arriver là, Sam et Dean vont devoir traverser un paquet d’épreuves qui vont mettre le moral des troupes à mal. Avec le peu d’alliés qu’ils leur restent – principalement Castiel et Bobby – les frères Winchester vont passer autant de temps à combattre les démons qu’à se crêper le chignon, voire plus.

Sam a trahi Dean. Pour une démone. De cela a résulté la libération de Lucifer sur Terre. La pilule est dure à avaler, et va entrainer un certain nombre de rancœurs qui s’accumulent à celles passées pour Dean. Cela va faire plus qu’envenimer leur relation, cela va être l’un des moteurs de cette cinquième saison. Et malheureusement, on ne peut pas dire que l’histoire va réellement y gagner. Les conflits entre les Winchesters vont prendre une telle tournure qu’il y aura plus d’un épisode pour rappeler à Dean que sa vie est loin d’être aussi pourrie qu’il ne le pense. Mais il a perdu la foi, en lui-même et en son frère, et il va falloir beaucoup trop de temps pour qu’il retrouve une part de ses convictions.

Alors que l’Apocalypse a lieu, les deux frangins se prennent la tête et, occasionnellement, nous prennent la tête. Mais, si Sam va rapidement assumer ses erreurs pour aller de l’avant et affronter les conséquences, Dean refusera de faire de même et nous allons alors beaucoup piétiner et ressasser éternellement les mêmes crises existentielles. Pendant qu’il brouille du noir, Lucifer assoit son pouvoir.

Pour faire écho au conflit qui se joue, l’opposition entre les Winchesters Bro se révélera similaire à celle qui vient des Cieux, entre Lucifer et son frère, Michael – Sam et Dean jouant tous deux un rôle clé dans ce qui se prépare. Le seul à pouvoir possiblement résoudre cette crise se trouve être Dieu, mais il est aux abonnés absents et Castiel passera une grande partie de la saison à le chercher, ce qui servira même d’excuse à justifier certaines de ses absences.

Quoi qu’il en soit, quand Dean ne nous pique pas une crise de nerfs, les deux frangins combattent le Mal. Seulement, avec des enjeux comme l’Apocalypse, la saison va comprendre trop d’épisodes indépendants, pénalisant la cohésion de la saison. La fin du monde est là et il est difficile d’imaginer que les Winchesters puissent avoir autant de temps à consacrer à de petites affaires  qui semblent sans importance. Le tout étant bien évidemment là pour retarder l’échéance.

Ces épisodes indépendants seront pourtant loin d’être mauvais, bien au contraire, la plupart possédant toutes les qualités de la série ; de même, les évènements liés à l’Apocalypse seront très bien orchestrés et la plus grande réussite sera clairement l’intégration d’éléments religieux – les Cavaliers de l’Apocalypse, le retour de Chuck le prophète, les Dieux …

Cette saison ne va ainsi pas réussir à être à la hauteur des enjeux qu’elle a posées. Prenant trop son temps, et tournant trop autour du pot « familial » des Winchesters, les limites vont se faire sentir, que ce soit dans l’incapacité à aller au-delà de son schéma de construction narratif de base ou même dans l’exploitation de ses seconds couteaux – soit sacrifiés, soit trop en retrait (un défaut présent depuis le début de la série).  Tout ceci nous fournit un ensemble d’épisodes aux qualités variables, certains souffrant simplement du fait d’être situés au cœur d’une saison avec l’Apocalypse.

Supernatural restant Supernatural, on lui pardonne certains égarements et ses faiblesses habituelles pour préférer se souvenir de sa capacité à fournir des épisodes solides, des personnages attachants et une dose d’humour au milieu de situation parfois extrêmement glauque. Cela ne pardonne pas tout, mais cela facilite les adieux à l’ère Eric Kripke.