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Superstore : Un peu d’humour dans votre caddie, mais pas beaucoup plus

Superstore Saison 1 - Superstore : Un peu d’humour dans votre caddie, mais pas beaucoup plus

NBC nous a proposé une bonne partie des meilleures comédies américaines des 35 dernières années. Le souci est que, quand les spectateurs ont commencé à changer leurs habitudes de visionnage, les audiences ont chuté. Le network a connu une très mauvaise saison et s’est éloigné des sitcoms avant d’y revenir avec l’idée d’avoir une offre plus populaire.

Le problème est que sans Chuck Lorre aux commandes, il est étrangement difficile de réellement créer un hit au format multi-caméra. NBC croyait que ses shows étaient trop sophistiqués et voulait du traditionnel. Cela ne délivra donc pas le succès escompté.

La saison dernière, c’est sur la pointe de pieds que les comédies firent leur retour sur la grille de la chaine. A la surprise générale, cela fonctionna particulièrement bien pour Superstore qui, avec ses audiences cumulées, aurait révélé avoir en elle les fondations d’un hit.

Création de Justin Spitzer, Superstore nous entraine dans le quotidien des employés d’un supermarché Cloud 9. Nous avons là un panel de stéréotypes que l’on s’attend à croiser dans un show de ce genre. Cela dit, le casting mené par America Ferrera et Ben Feldman est suffisamment sympathique pour donner envie de faire quelques courses – ou regarder des épisodes…

Dans cette Amérique consumériste, qu’y a-t-il de mieux qu’un supermarché pour nous offrir une exploration comique de sujets contemporains et pertinents ?

C’est une bonne question qu’il faudra poser à Spitzer qui, pendant la première saison, ne parait pas réellement intéressée par nous parler des différences socio-économiques et culturelles qui pourraient être observées dans le Cloud 9. En fait, en dehors de l’exploitation des employés qui ressemble par moment de l’esclavage dans les derniers épisodes, les scénarios se révèlent être peu chargés en commentaires incisifs.

Parler des conditions de travail est pertinent et quelques points importants seront soulevés, mais ils finiront surtout par n’être que des rouages servant à mettre en place la chute de la saison. Le reste du temps, même quand on parle de racisme, cela est détourné et on termine avec une réflexion sans saveur.

Pour le reste, Superstore est donc surtout une comédie de bureau où les collègues ne s’entendent pas toujours, aiment bien se taquiner et cherchent à être amis ou plus si affinités. Une pointe d’ambition par ci, un peu d’excentricité par là et cela fait l’affaire.

A ce niveau, la série est efficace. Si elle ne propose pas de quoi réellement rire aux éclats de manière fréquente, elle offre un divertissement honnête qui se laisse regarder sans déplaisir, en particulier une fois que les scénaristes ont compris comment faire fonctionner les personnages entre eux.

Superstore pourrait cependant faire plus, et ce, sans avoir à sacrifier quoi que ce soit. Au-delà des problèmes avec les droits des travailleurs aux États-Unis et quelques réflexions assez évidentes sur les obstacles que rencontrent les mères adolescentes, la série se refuse d’être véritablement satirique et de chercher son humour là où cela pourrait faire mal.

Maintenant que NBC est décidée à faire de Superstore la base sur laquelle son offre de comédies va se reconstruire, on peut espérer que la saison 2 se caractérisera par une réelle prise de risques. Si ce n’est pas le cas, il serait bien que son humour devienne au moins plus tranchant. Cela serait un minimum pour compenser l’aspect consensuel du reste.

La saison 2 de Superstore débutera le jeudi 22 septembre.