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Séries Terriers : Deux détectives à la dérive dans une série désormais culte

Terriers : Deux détectives à la dérive dans une série désormais culte

Terriers Serie - Terriers : Deux détectives à la dérive dans une série désormais culte

une saison - Terriers : Deux détectives à la dérive dans une série désormais culte La fin d’une saison télévisuelle est toujours accompagnée d’annulations. Et si certaines séries vont au bout de leur histoire, d’autres sont forcées de s’arrêter trop tôt. Chez Critictoo, nous avons alors décidé de revenir pendant quelques semaines sur certaines séries qui ont su laisser leur marque malgré le fait qu’elles n’ont pas eu l’opportunité de poursuivre au-delà de leur première et donc unique saison.

Créée par Ted Griffin, scénariste du célèbre remake du film Ocean’s Eleven, et produite par Shawn Ryan, créateur de l’inimitable The Shield, Terriers, comme son nom ne l’indique pas, est une série qui tourne autour d’un duo de détectives. Le premier est Hank Dolworth (Donal Logue), un ancien policier qui a perdu son travail et a divorcé à cause de son alcoolisme ; le second est Britt Pollack (Michael Raymond-James), un ancien voleur. Une association atypique sous le soleil, puisque l’action se déroule à Ocean Beach, la partie côtière de la communauté de San Diego en Californie.

Hank et Britt se présentent comme deux petits joueurs qui traquent des objets volés et enquêtent sur des suspicions d’adultère. Rien de bien palpitant au premier abord, mais les problèmes ont le don pour les trouver et les deux détectives ont une façon assez originale de les affronter. Enfin, sauf peut-être quand il s’agit de leur vie personnelle. Dans ces cas-là, ils se montrent souvent trop lents pour comprendre où ils font erreur.

Sur papier, Terriers a une saveur assez nostalgique ; ce n’est pas vraiment une surprise puisque les séries mettant en scène des détectives privés se sont faites assez rares depuis la réhabilitation du FBI et l’avènement de la police scientifique sur le petit écran. La quête de la justice est retournée dans les mains de ceux à qui elle revenait : les véritables forces de l’ordre.

Heureusement, dignes héritiers de Jim Rockford, Hank et Britt ne sont pas des justiciers à proprement parler. Ils tentent de gagner leur pain et, dans le cas de Hank, de redonner un sens à son existence. Cela ne les empêchera pas de se retrouver, presque par hasard, pris dans une affaire qui les dépasse et qui réclame particulièrement que justice soit faite.

La série n’est pas pour autant feuilletonnante au point de départ — ou même orientée autour d’un grand mystère, au contraire. Elle commence par adopter la forme classique de l’enquête par épisode, nous entrainant calmement dans la vie des deux hommes et de ceux qui les entourent, pendant qu’ils essaient tant bien que mal de résoudre leur investigation en évitant les ennuis. Mais comme le chien du titre, Hank et Britt ont une part de chasseur en eux et, bien qu’ils se montrent amicaux, il faut savoir bien les tenir en main. C’est là qu’intervient souvent le détective Gustafson (Rockmond Dunbar), le policier obligatoire de ce genre d’histoires. Il est l’ancien partenaire de Hank et a bien conscience qu’il doit garder un œil sur lui. Un fait qui ne ressortira pas forcément au cours des premières enquêtes, mais qui sera surtout illustré au cœur de la grosse affaire de la série. Celle-ci trouve son origine dans le pilote et reviendra ponctuellement, augmentant graduellement les enjeux et le nombre de joueurs.

Ainsi, le petit monde de Terriers va s’étendre, s’étoffer et se complexifier. Ce qui n’était au début que de simples histoires de détectives deviendra un drame humain à plusieurs dimensions au milieu duquel Hank et Britt se feront balader. Leur passé commun nous sera petit à petit révélé, renforçant aussi bien la légitimité de leurs décisions les plus discutables que les fondations de leur association insolite.

Terriers parvient ainsi à prendre une vieille recette de l’univers pour donner le jour à une production moderne, que ce soit dans la forme ou dans le fond. Dans ce sens, l’esthétique de la série impose une atmosphère par moment étouffante et parfois empreinte de liberté, servant à mixer les ingrédients les plus improbables ensemble, tout en dosant la pression que les personnages doivent supporter.

Hank et Britt ne sont pas des héros, ils ne sont pas vertueux, mais ils ont un sens de la justice qui va les pousser à risquer tout ce qu’ils ont pour protéger ceux qu’ils aiment et leur mode de vie que les ambitions d’hommes inaccessibles à leur niveau peuvent juste anéantir.

Témoignage d’une Amérique où l’individu doit savoir qu’il peut probablement encore se battre, Terriers est surtout une dramédie légèrement à part qui parvient à captiver et divertir grâce à des histoires parfaitement maitrisées qui donnent à des personnages bien écrits l’espace pour respirer et s’imposer à nous avec naturel et conviction. Bien que l’on puisse regretter qu’elle n’ait connu qu’une saison, elle offre une intrigue complète avec une conclusion aussi satisfaisante que fut le voyage qui nous y mena.

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