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Séries The 100 : Un ennemi invisible (6.02)

The 100 : Un ennemi invisible (6.02)

The 100 Saison 6 Episode 2 - The 100 : Un ennemi invisible (6.02)

Ce deuxième épisode, qu’il serait plus juste d’appeler « épisode 1 partie 2 » reprend directement après les découvertes du season premiere de cette saison 6 de The 100. Au sol, les survivants baroudeurs se la jouent Phénomènes— ou Bird Box pour ceux qui auraient oublié cette période sombre de M. Night Shyamalan — et deviennent incontrôlables à cause de… l’air ? À bord du vaisseau, Abby (Paige Turco) et Octavia (Marie Avgeropoulos) continuent pendant ce temps-là de se crêper le chignon pour savoir qui a la plus grosse.

L’épisode commence fort avec une introduction efficace qui nous transporte 236 ans dans le passé. Sans offrir la moindre réponse aux multiples questions soulevées, ces premières minutes donnent corps au danger inhérent de l’environnement dans lequel l’histoire évolue maintenant. S’il y a une chose que The 100 réussit particulièrement bien pour l’instant, c’est faire de la nouvelle planète une entité à part entière, terrifiante et inébranlable.

Cet épisode fonctionne de pair avec le précédent, pas vraiment de par son intrigue, mais plutôt grâce à la continuité et l’aboutissement de plusieurs de ses thématiques. La planète qui rend fou n’est finalement qu’un artifice – certes un peu grossier et déjà-vu – pour faire rapidement le ménage, créer de la tension et surtout désinhiber les personnages.

Le résultat aurait pu être intelligent si l’ensemble n’était pas aussi mal foutu. Pendant quarante minutes, on observe consterné les personnages faire des choix de plus en plus stupides. S’attacher pour éviter de s’en prendre à quelqu’un parce que l’air donne des envies de meurtre : bonne idée. Se détacher au premier bruit suspect : très mauvaise idée. Ulysse avait été plus malin en son temps…

Les autres problèmes majeurs de l’épisode sont ses effets de post-production qui lui donnent des terribles airs de série B. Pas la peine d’abuser des déformations et des objectifs fish eye pour faire comprendre que la personne à l’écran traverse une mauvaise phase. Les acteurs ne sont pas tous si mauvais, leur jeu aurait pu suffire. Mais non, pour être sûr que le message passe bien, The 100 nous donne la nausée. Pas vraiment un choix percutant.

Le mixage sonore, surtout en ce qui concerne les voix intérieures entendues lors des hallucinations, est simplement mauvais. En voulant donner à l’épisode une identité trop forte, mais en manquant de maîtrise technique et de mesure, on passe à deux doigts de l’insupportable.

C’est dommage, car pour toutes les personnes non-épileptiques et capables de passer au-delà de la forme, il est possible de soulever quelques très bons points dans cette partie de l’épisode. Les dialogues sont globalement adroits et permettent aux personnages de poursuivre leur introspection. Ils sont tour à tour confrontés à leurs peurs, leurs doutes et leurs dilemmes les plus enfouis. On a notamment droit à une référence bienvenue à Lexa (Alycia Debnam-Carey) qui rappelle tous les deuils que Clarke (Eliza Taylor) n’a pas encore vraiment faits.

Les non-dits explosent et les langues se délient. Si The 100 réussit à rebondir, on peut s’attendre à du changement et quelques bonnes choses pour la suite. L’un dans l’autre, on a malheureusement à faire à un récit divertissant au message pertinent, mais à la réalisation ridicule. C’était bien tenté, mais raté.

En parallèle, on suit la seconde partie du groupe, encore dans l’espace – mais plus pour longtemps. Si cette intrigue est moins mise en avant, c’est néanmoins là-haut que se mettent en place les véritables enjeux politiques et stratégiques de cette saison 6. Le réveil et le retour de certains personnages apportent des perspectives intéressantes, en plus de décocher quelques sourires.

Alors que globalement tout le monde se tape dessus, on retient surtout la confrontation entre Abby et Octavia, deux leaders aux visions foncièrement en opposition. Dans la lignée de l’épisode précédent, Octavia s’enfonce dans sa chute et touche le fond, laissant entrevoir un retour en force prochain. Le point culminant de son personnage dans l’épisode parvient à être à la fois poignant, risible et légèrement écœurant de violence. Pas forcément une réussite, mais pour sûr une performance.

Cet épisode de The 100 se situe quelque part entre le film d’horreur, le thriller psychologique (de comptoir parfois, mais pas que) et un survival bien fun dans l’espace. Un mélange bizarrement pas totalement indigeste qui se conclut une nouvelle fois par un bon twist qui donne envie de voir la suite.

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