Le temps est compté dans ce nouvel épisode de The 100, chaque crise semblant nous rapprocher d’une explosion et d’une destruction inévitable. Même Clarke prend conscience d’être pris dans un cercle vicieux de violence et de mort qui se répètent. On ne peut qu’être d’accord avec elle, bien que ce constat soit fait à la fin de l’épisode, alors même que ce dernier nous a délivré exactement cela.
Cet épisode poursuit sur la lancée de la reprise, avec les divisions à Sanctum menaçant de détruire toute possible forme de paix, tandis que Raven doit trouver comme faire baisser la température d’un réacteur en surchauffe. Si elle échoue, tout le monde meurt, mais ce n’est, semble-t-il, pas suffisant pour motiver les membres de Wonkru à se sacrifier. Clairement, nous ne sommes pas à Chernobyl.
Les scénaristes de The 100 ne cessent alors de nous dépeindre un univers au bord de l’effondrement face à l’impossibilité des communautés aux valeurs et idéaux opposés à trouver comment communiquer et collaborer, même lorsqu’il s’agit de leur propre survie. Surtout, l’accent est éternellement mis sur ce besoin sans fin d’un leader pour les guider à l’abattoir — car c’est à cela que cela ressemble à ce stade. Difficile de ne pas se dire qu’à l’exception de quelques personnes, la série nous signifie à quel point l’être humain préfère se voir dépouiller de tout libre arbitre et confier son destin à des « Dieux » qui passent leur temps à sacrifier des vies.
Ce point, on le connait, et disons-le, pour la dernière saison, il serait sympathique de ne pas voir The 100 ressasser les mêmes problématiques et les mêmes types de conflits. Si le second épisode avait le mérite de nous éloigner de Sanctum et nous prouver qu’il était possible de briser — au moins un temps — le cercle de répétition, ce troisième épisode ne réduit pas Russell/Dark Commander en cendres pour mieux tourner la page sur cette intrigue. Avant cela, nous devons assister encore à un petit jeu de manipulation comme la série les aime.
Les défauts de ce troisième épisode de The 100 sont amplifiés par sa structure narrative. Franchement, Russell devrait être en second plan quand Raven se retrouve à devoir envoyer des hommes à leur mort pour stopper l’implosion. Mieux que cela en fait, on ne devrait en avoir rien à faire de Russell, car si Raven, Murphy et Cie échouent, il n’y aurait plus personne pour un autre massacre pour les pires raisons possible.
Reste que la construction empêche quasi immédiatement de voir ses enjeux prendre de la dimension et la tension véritablement monter. Entre des interruptions pour suivre les problèmes de Clarke, Wonkru et des autres, et une montée des enjeux mal calibrés auprès de Raven, cela tombe tragiquement à plat, avec seulement Murphy et Emori pour sauver les miettes de cette histoire.
Ce troisième épisode de The 100 a donc surtout pour effet de donner envie de tourner rapidement la page sur Sanctum pour que l’on puisse simplement se centrer sur la disparition de Bellamy, l’Anomalie et tout ce qui l’entoure en compagnie d’Echo ou d’Octavia. Peut-être alors, la série — comme ses personnages — pourrait parvenir à ne pas répéter les mêmes erreurs, ou en tout cas, en faire moins pour laisser doucement s’installer l’idée que tout cela pourrait finir avec un brin de paix…