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Séries The Blacklist: Redemption ou la série dérivée sans conséquence

The Blacklist: Redemption ou la série dérivée sans conséquence

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the blacklist redemption tom keen - The Blacklist: Redemption ou la série dérivée sans conséquence

Publié en avril 2017, cet article est aujourd’hui remis en avant à l’occasion du début de la diffusion de cette saison 1 de The Blacklist: Redemption en France sur SérieClub ce 17 avril 2019 à partir de 20h50.

Tom Keen délaisse son rôle de papa et mari attentionné pour vivre ses propres aventures le temps d’une courte saison de The Blacklist : Redemption, série dérivée de The Blacklist. Les projecteurs se tournent vers le mari d’Elizabeth qui se rend à New York pour tenter de mettre au clair sa situation familiale.

Celle-ci est un vrai sac de nœuds, avec des parents qui auraient de quoi envoyer n’importe qui en thérapie jusqu’à la fin de sa vie. Tom a déjà traversé beaucoup et sait garder des secrets sans que cela ne le ronge de l’intérieur. C’est ainsi qu’il ne tarde pas à jouer sur tous les tableaux pour tenter de donner du sens à son environnement et découvrir qui lui ment ou lui dit la vérité avant qu’il ne soit trop tard. En vain.

À New York, Tom doit donc faire face à un père qui est considéré comme mort et qui se cache dans le but d’exposer les manigances de Susan « Scottie » Hargrave, son épouse. Cette dernière — introduite dans The Blacklist — est à la tête de Grey Matters, une organisation secrète en charge de résoudre des problèmes dont le gouvernement ne peut pas s’occuper. Elle recrute Tom, ignorant qu’il est son fils Christopher qui a disparu quand il était enfant.

Malgré son point de départ mythologique, The Blacklist : Redemption se veut très formulaic. Respectant les codes posés par la série-mère, chaque épisode nous délivre une mission alors qu’en parallèle, quelques bouts d’informations nous sont livrés pour que l’on puisse mieux cerner le rapport de force existant entre Scottie et son mari Howard.
Entre une mère qui n’a à l’évidence jamais fait son deuil de la perte de son fils et un père qui ne parait pas avoir tous ses esprits, Tom ne sait pas légitimement à qui faire confiance. Cependant, cela ne signifie pas que les scénaristes parviennent à nous duper comme sait si bien le faire Reddington face à ses adversaires ou le FBI lorsqu’il veut obtenir quelque chose de précis. Le jeu qui se joue n’est pas aussi complexe qu’escompté et tout ne tient qu’aux silences de ses personnages. À Tom qui ne sait pas s’il doit oui ou non révéler à Scottie qui il est vraiment et à cette dernière qui se refuse à jouer cartes sur table le moment venu et en paiera le prix.

Les intentions des scénaristes sont alors un peu trop évidentes et enlèvent une part du suspense de la série. Les missions sont plus satisfaisantes que celle du FBI dans The Blacklist ces derniers temps, mais elles restent souvent des excuses pour mieux définir la place de chaque personnage au détriment de la construction d’enjeux solides.

Reste alors l’équipe de Scottie. Tom doit côtoyer Matias Solomon, l’homme qui a interrompu son mariage à coup de mitraillettes. Cette familiarité impose le personnage et son interprète Edi Gathegi fait tout le reste. En somme, Solomon est étrangement plus intéressant que le scénario ne le suggère — ou pas, vu qu’il n’y a pas de développements le concernant.
Sur ce plan-là, il faut se tourner vers la mercenaire Nez Rowan (Tawny Cypress) et ses problèmes de drogue qui seront là pour mieux expliquer sa fidélité à Howard et tisser un lien avec Tom. Dumont (Adrian Martinez), le hacker de l’équipe, est plus ou moins inexistant.

Enfin, Kat Carlson (Theodora Miranne) est l’assistante de Scottie dont il faut attendre la conclusion pour comprendre pourquoi elle a eu le droit qu’on s’intéresse à elle. Cela n’est pas suffisant pour rendre ce qui l’entourait pertinent, mais l’ensemble ne reposait que sur le twist final de toute façon.

Avec ses 8 épisodes, The Blacklist : Redemption existe pour faire gentiment patienter jusqu’au retour de Reddington. La série aurait d’ailleurs pu bénéficier d’une apparition de ce dernier, histoire de dynamiser le récit à mi-parcours. Pour ne rien arranger, cette première saison ne forme pas un tout complet, nous laissant finalement avec trop de situations demandant à être résolues. Si Tom peut largement être à la tête de son spin-off, Redemption ne parvient pas à pleinement capitaliser sur le personnage pour donner le jour à une série dérivée vraiment divertissante.


The Blacklist : Redemption a été annulée après seulement une saison et Tom Keen est revenu dans The Blacklist par la suite.