La guerre entre Red et Berlin passe à la vitesse supérieure, poussant Elizabeth à prendre des décisions risquées. Un ennemi encore plus menaçant sommeille dans l’ombre et profite du chaos pour porter ses premiers coups. Red va alors devoir protéger ses arrières, mais n’est plus à l’abri d’une mauvaise surprise.
Dans son ensemble, The Blacklist n’est pas le genre de série qui cherche à s’imposer à travers le développement de thématiques fortes. Certes, les scénaristes ont une prédisposition à s’aventurer du côté de l’écologie et tendent à préférer que leurs criminels naissent des défaillances du système et qu’ils ne se gênent pas déshumaniser leurs victimes, mais cela fait partie du décor. Au premier plan, ce qui prime réellement, c’est le mystère et le suspense.
Cette saison 2 n’en manque pas, mais ça ne signifie pas que ces éléments clés sont bien exploités. En fait, on pourrait même dire que le trop-plein de mystères réduit l’impact du suspense. Comme Elizabeth Keene, nous voulons des réponses au point que ce qui se produit autour est destiné à n’être qu’une distraction. Un bruit de fond qui finira tout de même par diminuer.
Dans un premier temps, il y a eu Berlin (Peter Stormare). On a passé la première saison de The Blacklist à nous le présenter comme étant ce monstre mythique, mais il n’est en réalité qu’un homme qui a été manipulé il y a bien longtemps. Les scénaristes n’avaient visiblement pas réellement pensé à ce qu’ils allaient faire de lui et se sont empressés de le remplacer par un opposant bien plus grand.
Ainsi, après 8 épisodes, Berlin fait ses adieux et la Cabale prend sa place. Cette dernière fait passer l’ersatz de Keyser Söze qui n’était qu’un père blessé à la recherche d’une ridicule vengeance pour un criminel commun. Cette fois, Red s’est trouvé un ennemi à sa taille.
C’était une bonne idée à la base, pousser Reddington à jouer aux échecs avec ceux qui possèdent l’échiquier. De plus, cela entre dans la logique de The Blacklist qui privilégie un mouvement par épisode. Chaque joueur prépare son coup et l’autre cherche à le contrer. Cela passe malheureusement par l’utilisation rébarbative d’un MacGuffin – le Fulcrum – et une rétention illogique d’informations. Après tout, si la pauvre Lizzie avait plus de cartes en main, elle pourrait peut-être arrêter de se focaliser sur son histoire familiale. Celle-ci est une distraction, une excuse de plus pour détourner notre attention de ce qui compte sur le moment.
Le souci de cette seconde partie de la saison 2 est donc le même que l’on constate depuis le début de la série. Ce que Red refuse de communiquer est la source des problèmes qu’il se voit obligé de désamorcer par la suite. Il passe d’ailleurs beaucoup de temps à faire cela.
Les mystères s’accumulent alors, se chassent les uns les autres et, de manière presque étonnante, mènent finalement à des révélations. C’était inattendu. The Blacklist semblait être le type de show où une réponse ne pouvait pas être autre chose qu’une nouvelle question. Il n’en est rien au final, car même s’il y a des trous à boucher, cette saison 2 finit par poser des bases pour redéfinir aussi bien la relation entre Red et Elizabeth que le statu quo pour la suite. Des bombes explosent, mais leur impact est moindre face aux vérités qui sont exposées.
Ces dénouements surviennent bien entendu un peu tard, mais afin d’y arriver le rythme des intrigues s’est accéléré et le dernier tiers de la saison a finalement délivré le type de suspense qui ne réussissait jamais à prendre totalement forme auparavant.
On peut donc dire que cette saison 2 de The Blacklist a terminé là où on aurait aimé la voir débuter. Malgré cela, en dépit de quelques détours agaçants, l’ensemble tient la distance et parvient à ne plus totalement se reposer sur le talent de James Spader pour entretenir l’intérêt du show. Une réelle progression qui, espérons-le, se poursuivra dans la saison 3.