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Séries The Blacklist The Blacklist : accusée de meurtre (2.15 & 16)

The Blacklist : accusée de meurtre (2.15 & 16)

Tom Keen dans the blacklist saison 2x15 - The Blacklist : accusée de meurtre (2.15 & 16)

L’étau se resserre autour de Liz qui est soupçonnée de meurtre et se retrouve ainsi sur le banc des accusés. Pour les scénaristes de The Blacklist, c’est l’opportunité de faire un point sur l’histoire de la série ainsi que sur la place de Tom Keen dans celle-ci.

C’est ainsi que The Major (2.15) se révèle être un simple clip-show glorifié. Forcée d’en dire plus qu’elle ne le devrait à un juge plus que zélée (ce dernier pose des questions qui vont bien au-delà de l’affaire criminelle qui est concernée), Liz nous retrace – images d’anciens épisodes à l’appui – les 18 mois qui se sont écoulés depuis l’entrée de Reddington dans son existence.

L’intrigue autour de la mort du pauvre Eugene Ames est donc de cette manière étirée à son maximum, s’étalant sur plus d’épisodes que nécessaire. Pour autant, on peut tout de même reconnaitre à l’équipe créative de profiter de cette occasion pour s’arrêter sur les défauts narratifs du show. Certes, ils sont pointés du doigt avec un sérieux notable et un manque de dérision, mais c’est toujours cela de pris. À ce stade, il est ridicule que Liz ne sache toujours pas le véritable lien qui la lie à Red et les deux épisodes qui nous concernent ici mettent bien l’accent sur le fait qu’ils seraient plus que temps que cela sorte.

Liz : Wow! I suck!

Avec The Major (2.15) et Tom Keen (1.16), la série met aussi en avant l’évolution des personnages et à quel point Liz évolue dans un monde moral particulièrement alambiqué. Eugene Ames est un dommage collatéral qui n’est pas sans répercussions, mais qui est présenté comme une sorte de nécessité pour que tout puisse continuer à fonctionner. Le détective Wilcox se révèle quelque peu caricatural dans cette histoire, les scénaristes l’utilisant pour faire passer leur message sur la forme d’injustice qui est mise en scène de façon plutôt grossière.

Si l’attention est en partie tournée vers Liz et l’obligation de protéger la Task Force, ces deux épisodes ont pour vocation de redonner une place à Tom Keen dans le show. La nouvelle mission de ce dernier en Allemagne n’existe que pour servir d’illustration à ce que Tom est capable de faire alors même que la série se décide à lever quelque peu le voile sur ses liens avec Red et sa véritable place dans la vie de Liz.

On ne peut pas dire que ces quelques « révélations » possèdent un poids dramatique et elles n’étoffent pas non plus de façon notable la mythologie du show. The Major (2.15) et Tom Keen (1.16) servent de rappel sur où on en est dans l’histoire ainsi qu’à bien spécifier où en sont les personnages. En prenant quelque peu les devants à sa manière, Tom ressort un peu plus fort de ces deux épisodes qui lui permettent d’arrêter de donner l’impression qu’il erre dans la série. Il reste néanmoins encore dans l’ombre de Liz, n’existant en partie qu’à travers sa relation avec elle.

Les scénaristes de The Blacklist ont aussi utilisé cette histoire de procès pour mettre en valeur la montée professionnelle de Tom Connolly (qui ambitionne d’être le prochain procureur général), un homme dont il est difficile de cerner exactement les intentions. Vu pour la première fois dans The Judge (1.15), la manière dont il s’insinue de plus en plus dans le show et son côté menaçant sur le ton de l’humour éveille naturellement la curiosité.

Sa présence aura aussi permis d’offrir à Harold Cooper un peu plus de temps d’antenne dont le traitement de la maladie se montre trop superficiel pour réussir à susciter l’émotion qui est clairement recherchée. Le matériel qui est fourni à Harry Lennix est beaucoup trop fin pour qu’il parvienne à en tirer vraiment quelque chose et cela ressemble plus à du remplissage alors même que cela devrait servir au bon développement du personnage.

Avec ces deux épisodes de The Blacklist, les scénaristes bouclent leur storyline lancée plus tôt dans la saison autour de la mort d’Eugene Ames. Le procès permet, contre toute attente, de remonter un peu le niveau en se permettant de pointer du doigt quelques défauts scénaristiques, de faire le point sur les dérives de Liz et de donner à Tom une place plus solide. L’ensemble  s’achève avec une touche d’amertume qui colle assez bien à la situation.