Bien que pourchassés par le FBI et la Cabale, Red et Liz sont déjà de retour sur le sol américain. Ils sont bien décidés à passer à l’offensive et, pour y arriver, ils ont besoin de collecter des informations sur leurs ennemis.
Avec le double épisode de reprise qui équivalait à un coup d’envoi énergique pour une chasse aux fugitifs, les scénaristes de cette troisième saison de The Blacklist ont décidé qu’il était important de ne pas perdre une minute. Ils ramènent donc Reddington et Elizabeth sur le plancher des vaches et les lancent à la poursuite de criminels.
Il est clair que l’équipe créative rencontre de difficulté à sortir de la formule traditionnelle du show. Des ajustements doivent être faits, mais il y a des hésitations qui viennent clairement du fait que l’avenir de Liz est incertain. L’idée qu’elle puisse être innocentée est alors centrale et suggère un possible retour à la normale. En dépit de ça, les plus lucides n’arrêtent pas rappeler qu’elle a commis des crimes qui resteront bien là une fois qu’il aura été démontré qu’elle n’est pas une espionne russe.
Tout ceci n’est pas contrebalancé par la construction des épisodes. Certes, Eli Matchett (3.03) qui nous sert une énième histoire d’écoterrorisme – la spécialité de la série – qui à pour principal mérite de montrer que Red a une stratégie. Le souci est la façon avec laquelle le FBI est sans cesse forcé dans intrigue. Dans The Djinn (3.04), cela est d’autant plus dérangeant que c’est Redddington en personne qui offre l’affaire à Ressler sur un plateau. Le reste se joue alors d’une manière très traditionnelle pour le show.
The Blacklist a clairement dans son ADN des morceaux impossibles à transformer. On peut néanmoins espérer qu’il n’est pas simplement question de prendre un détour, qu’il va réellement y avoir des conséquences pour Liz et, par prolongement, des évolutions dans la narration de la série.
En attendant, les deux dernières enquêtes étaient là pour aborder le sujet de la vengeance. Une thématique qui est plus que pertinente dans le show à ce stade, en particulier quand il est question de parler des retombées qui vont avec. Celles-ci sont cependant peu explorées, mais il est tout de même intéressant de voir où se situe Liz à chaque fois. Elle reste au fond d’elle l’agent du FBI qu’elle ne peut plus être et cela ne va pas être évident pour elle de ne pas changer à présent qu’elle est dans le monde de Reddington. Liz évoquera aussi la vie dont elle rêvait et qui lui semblait si atteignable au moment où la série débutait. Tout est différent pour elle à présent.
Elle n’est pas la seule dans ce cas. Cooper et Tom peuvent presque en dire autant. Ils ont l’avantage de ne pas être pourchassés par les autorités par contre, ce qui leur permet de suivre une route intéressante. Dans un registre quelque peu éloigné, les mésaventures de Dembe sont également intrigantes et réservent des surprises bien mises en scène.
Dans l’ensemble, The Blacklist est forcée d’évoluer, même si les scénaristes luttent comme leur héroïne, peinant à pleinement embrasser le nouveau monde qu’ils ont développé. Les épisodes 3 et 4 contiennent de bonnes choses malgré tout, en dépit de la structure narrative quelque peu frustrante par moment. Il y a en tout cas une destination qui se dessine à l’horizon et les enjeux se posent plus sur ce qui arrivera une fois qu’elle sera atteinte que sur la route à parcourir pour la rejoindre.
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