C’est peu dire que les deux épisodes menant à la pause de mi-saison de cette saison 3 de The Blacklist furent décevants. Ils n’ont servi qu’à repousser l’inévitable et rien n’a réellement été fait pour masquer cela. Au mieux, ils ont permis de mettre en place des éléments qui sont désormais utiles au dénouement.
Avec deux épisodes qui titre sur Le Directeur (David Strathairn), nous savons ce que la reprise doit nous délivrer et les scénaristes ne déçoivent pas à ce niveau. Il était temps que ce grand méchant, la seule véritable figure de pouvoir représentant la Cabale, devienne une cible pour Red.
Bien entendu, l’enjeu principal se trouve être Liz. Faite prisonnière par Ressler, elle est sur le point de tomber entre les mains de ses ennemis. Les deux épisodes s’appuient entièrement là-dessus avec plusieurs tentatives d’assassinats contre Liz et tous ceux qui pourraient l’aider à retrouver sa liberté.
La finalité de The Director est évidente dès le départ. Liz sera innocentée. Malgré tout, il y a beaucoup de choses à mettre en place pour que cela puisse se produire. Établir un nouveau statu quo n’est pas aisé en si peu de temps, même quand on a Raymond Reddington sous la main.
Les deux épisodes livrent ainsi une bonne dose de tension qui est distillée en continu du début à la fin. Jamais on ne perd de vue le fait que Liz est sur le point de se faire tuer, et elle n’est pas la seule en danger.
Au-delà du potentiel de divertissement d’une telle situation, les scénaristes de The Blacklist cherchent à délivrer plus que du suspense et de l’action. L’idée ici est également de préparer le futur. On ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il y ait des développements vraiment profonds avec les personnages, ce n’est pas réellement ce qui fait vivre le show, mais il est appréciable que ce brave Donald Ressler se retrouve forcé d’évoluer pour le bien de l’intrigue.
L’idée avec lui était de bousculer ses convictions. Celles-ci ont été bien établies il y a peu avec l’histoire de son père et il n’y avait plus qu’à les exploiter. Cela débute avec un twist tout droit sorti de L.A. Confidential pour le pousser à ouvrir les yeux. Finalement obligé de différencier le vrai du faux, il aide l’ensemble de la storyline à progresser en lui offrant une perspective qui permet à Cooper, Samar ou encore Tom de regagner progressivement leur place.
Concrètement, The Director fait le ménage. Cette saison 3 de The Blacklist se prépare devant nos yeux à prendre un nouveau départ. Red joue ses cartes de façon à ce qu’il ne reste pas une seule inconnue sur le tableau.
Dans tout cela, Liz ne ressort pas grandie. Elle n’était qu’un pion pour les scénaristes, mais il sera intéressant de voir à présent dans quelle direction elle veut aller. Après Ressler, c’est à son tour de réévaluer ses positions.
Ce que l’on peut regretter est que l’on nous ramène sur les devants le fait que l’on ignore toujours réellement ce que Liz représente pour Red. On aurait presque fini par oublier cela tant le lien entre les deux personnages a été renforcé et n’avait plus besoin d’être remis en question.
C’est donc un point qui sera de nouveau exploré par la suite, tout comme la Cabale et la relation qu’elle entretient à présent avec Red. De nouvelles dynamiques sont suggérées à ce stade qui devrait changer la donne pour la suite.
La suite justement, elle ne devrait pas être du niveau de ce double épisode. Le jeu va visiblement se calmer et on peut craindre que, en dépit du fait que tout soit mis en œuvre pour réinstaurer les vieilles routines, cette troisième saison puisse perdre une partie de son énergie dans le processus. The Blacklist est une de ces séries qui semble condamnée à revenir éternellement à son point de départ. Ses scénaristes paraissent préférer jouer la sécurité à tout prix.
Dans tous les cas, même si cela n’efface pas le coup de moi qui a précédé, The Director a été à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer du show à ce stade.
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