Aller au contenu
Séries The Brave veut être le Law & Order de la chasse aux terroristes, en vain (pilote)

The Brave veut être le Law & Order de la chasse aux terroristes, en vain (pilote)

The Brave Saison 1 Episode 1 - The Brave veut être le Law & Order de la chasse aux terroristes, en vain (pilote)

Cette saison, plusieurs networks ont sur leur grille de séries mettant en scène des militaires. Celle de NBC se nomme donc The Brave et nous vient de Dean Georgaris, Daniel Cohn et Jeremy Miller. Comme les autres, elle va chercher à imposer sa différence dès le départ.

Ainsi, The Brave se veut être la version Law & Order de la chasse aux terroristes. L’introduction est calquée sur la célèbre série de Dick Wolf, nous annonçant qu’il y a deux entités : ceux qui collectent les informations et ceux qui sont sur le terrain.

Dans ce premier épisode, pour ne pas faire très original, on nous sert le coup classique du kidnapping d’une citoyenne américaine en Syrie. Kimberley Wells (Alix Wilton-Regan) est une chirurgienne qui travaille pour Médecins sans frontières et qui se fait donc prendre par un groupe de terroristes.

Aux États-Unis, Patricia Campbell (Anne Heche) et son équipe d’agents de la D.I.A. (Defense Intelligence Agency) sont sur l’affaire. Rapidement, ils font l’impossible en trouvant une piste qui permet au Capitaine Adam Dalton (Mike Vogel) d’emmener son équipe des forces spéciales en terrain ennemi pour entamer leur mission de sauvetage.

Ce qui suit est efficacement agencé de manière à délivrer suspense, action et surprises au bon moment. On ne peut pas dire que The Brave manque une marche dans ce pilote. La partie exposition est bien mélangée à l’intrigue principale, à l’exception de quelques dialogues un peu lourds et inévitables. L’affaire du kidnapping est également construite de manière à faire une démonstration de ce que le show peut délivrer.

Ce qui est regrettable est la morale de tout cela. L’ensemble est écrit de façon à ne pas proposer de nuances et à négliger la loi et l’ordre. On nous sert le classique leader d’une cellule terroriste qui n’est ici qu’un accessoire pour donner à ces soldats la satisfaction d’éliminer un mal de plus sur cette Terre. Pire, l’ennemi tue sans problème des enfants, donc il n’y a aucun souci à lui mettre une balle dans la tête et à laisser le cadavre dans la rue avec les ordures — figurativement parlant — au lieu de l’appréhender pour ses crimes.

Certes, The Brave nous offre un moment de pause quand, soudainement, les ordres qui arrivent du gouvernement américain privilégient l’assassinat au sauvetage, mais nos héros contournent l’obstacle en étant simplement bons à leur travail.

Le problème n’est pas tant que les terroristes ne soient pas humanisés avant d’être éliminés, mais qu’ils ne sont rien de plus que des ressorts scénaristiques qui n’offrent pas de quoi complexifier une situation qui n’a pourtant rien de simple au point de départ.

Dans les prochains épisodes, le capitaine Dalton et ses hommes se rendront en Russie et au Mexique. D’ailleurs, l’un des créateurs du show a révélé qu’ils ne seront probablement pas de retour dans le Moyen-Orient avant la mi-saison. On peut donc se demander pourquoi The Brave avait besoin de s’ouvrir avec ce type de scénario déjà vu et tristement simpliste qui nous place les Américains dans le rôle des redresseurs de torts en Syrie.

Malheureusement, cela était prévisible et l’on peut s’attendre à ce que les autres séries de ce genre qui débutent cette saison suivent la même voie.

The Brave est donc efficace dans la forme, mais il y a beaucoup de travail à faire dans le fond pour justifier sa pertinence. Si elle doit nous délivrer chaque semaine si peu d’ambigüité et de questionnements moraux, qu’a-t-elle à offrir de différent ?

Étiquettes: