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The Bridge, saison 2 : Des deux côtés de la frontière

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The bridge saion 2 - The Bridge, saison 2 : Des deux côtés de la frontière

Alors qu’un changement de régime au Mexique pousse Fausto Galvan dans ses retranchements, Sonya cherche à stopper une de ses employés qui laisse derrière elle des cadavres sur le sol américain. Marco rencontre des difficultés à remettre de l’ordre dans son existence suite à la mort de son fils.

Après une première saison calquée sur la série sur laquelle elle se base (Bron/Broen), la version américaine de The Bridge s’est éloignée du matériel d’origine pour prendre son indépendance avec sa saison 2.

L’histoire reprend cependant là où on l’avait laissé et va, à partir de ce point, se poursuivre en se focalisant sur le cartel de Fausto Galvan. La différence est donc que cette partie du show devient véritablement dominante. Il n’est alors plus question de résoudre une affaire de meurtre, mais de faire tomber le fameux baron de la drogue – d’une certaine manière. Les ambitions des policiers sont plus réalistes que ça, mais l’idée est de ne pas simplement réviser la formule de la saison 1, mais bien de faire évoluer la série dans des eaux différentes.

De cette manière, il est clair que The Bridge montre qu’elle est relativement unique dans son genre, ce qui ne l’empêche pas de se chercher. Le premier tiers de la saison accumule ainsi quelques légers cafouillages. L’introduction de la sanglante Eleanor Nacht (Franka Potente) – qui fait le ménage pour le compte de Fausto du côté américain de la frontière – ajoute une note d’étrangeté qui rendra le récit légèrement opaque à ses débuts. Pour ne rien aider, la dynamique entre Sonya et Marco rencontre des difficultés pour reprendre forme. Seul le duo de journalistes, Daniel Frye et Adriana Mendez, réinjecte sans tarder le type d’énergie qui fonctionnait bien auparavant.

Cela dit, même si les premiers épisodes peinent à captiver, ils mettent en place des éléments primordiaux qui ouvriront la voie et aideront finalement l’intrigue à prendre corps. Ainsi, avant même d’atteindre la mi-saison, The Bridge redevient le drama captivant qu’il était, se montrant souvent surprenant au niveau de son exploitation de ses thématiques principales et de la structure de sa narration.

On reparle alors de la corruption, mais le sujet est compliqué et nuancé, ce qui permet aux scénaristes de faire voyager Marco sur une route sinueuse qui échappe aux clichés et offre un argumentaire pertinent sur le problème que représentent les Cartels. De la même manière, les points faibles de la politique américaine contre l’immigration et l’importation de la drogue servent à bâtir un propos intelligent qui dénonce autant la nécessité d’action, les erreurs de stratégies et le positif qui peut d’une certaine manière en ressortir.

À la frontière mexicaine, rien n’est simple et direct. D’ailleurs, même une histoire de vengeance suit cette logique. On retrouve Steven Linder qui est toujours décidé à protéger Eva après ce qui lui est arrivé à la fin de la saison 1. Il explore alors les options légales et les illégales, ce qui est une façon intéressante pour aborder les obstacles qu’une victime doit traverser pour reprendre sa vie en main. Ici, la corruption des officiels s’ajoute au problème, mais ne change pas le propos.

D’ailleurs, si cette saison 2 de The Bridge ne perd pas des yeux les hommes corrompus qu’elle condamne, il est bien souvent plus question de les contourner que de les affronter. C’est cela qui permettra à Sonya et Marco d’avancer en ne heurtant pas systématiquement les mêmes murs qui ont été dressés devant eux dès le début.

En tout cas, ils réussiront à entretenir une intrigue qui a certes légèrement peiné à décoller, mais qui finit par dépasser tout ce qu’on pouvait en attendre. Les scénaristes ont pris des risques et avaient des choses à dire. Cela a parfois fait de l’ombre à leurs personnages, mais cela a permis d’élever l’aspect addictif de leur récit. Le résultat final est donc plus que réussi, The Bridge est bien parvenue à devenir un show à part entière qui a cohabité sans problème aux côtés de la série qui lui a servi de modèle. Une maigre consolation suite à l’annulation.