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The Old Shows - Saisons précédentes Autres Pays The Bridge : juridiction partagée (Bron, Broen – saison 1)

The Bridge : juridiction partagée (Bron, Broen – saison 1)

The Bridge Bron Broen Saison 1 - The Bridge : juridiction partagée (Bron, Broen - saison 1)

Au milieu du pont reliant Copenhague au Danemark avec Malmö en Suède, un corps est déposé à la frontière délimitant les deux pays. Martin Rohde et Saga Norén sont alors forcés de travailler ensemble pour arrêter le responsable qui ne fait que commencer son spectacle destiné à réveiller les habitants des deux pays.

Avant que les multiples remakes en préparation arrivent sur nos écrans (celui de FX dès cet été), revenons sur la version originale de The Bridge – ou Broen en danois et Bron en suédois. Le concept est simple et facilement déclinable. Des circonstances exceptionnelles poussent la police suédoise à travailler main dans la main avec la police danoise. C’est donc l’occasion de voyager entre deux pays au gré d’allers-retours à la poursuite de suspects.

Composée de 10 épisodes, cette histoire prend pourtant en premier lieu la forme d’une série policière que l’on pourrait qualifier d’ersatz de The Killing tant les similitudes au niveau de sa structure sont apparentes. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, puisque l’on pourrait trouver bien pire comme modèle, mais il faut reconnaitre que cela tend à banaliser le show.

C’est probablement pour cette raison que The Bridge tente d’imposer ses particularités avec un peu trop d’insistance. Cela commence avec ses personnages. Nous suivons la suédoise Saga Norén et le danois Martin Rohde. Ils n’ont pas la même façon de travailler, de penser, de voir le monde et de communiquer. Cela dit, ils se révèlent rapidement complémentaires. Le problème étant que Saga est socialement inapte, un trait de caractère qui apporte de l’humour autant qu’il peut agacer. Heureusement, Martin sera là pour offrir une compensation en se montrant bien plus réaliste et nuancé. Il est alors plus aisé de connecter avec lui pour s’investir dans ce qui se passe.

Dans ce registre, c’est d’ailleurs assez animé. La série nous sert un méchant hors-norme qui a un talent pour la mise en scène et qui s’amuse à déposer des fausses pistes dans tous les sens que nos détectives s’empressent de suivre.

À côté de ça, s’ajoutent également de multiples storylines secondaires qui disparaissent aussi rapidement qu’elles sont apparues. L’idée est clairement de dérouter pour nous laisser tirer des conclusions hâtives au lieu que l’on se focalise sur des éléments clés de l’intrigue qui sont sciemment occultés. Cette dispersion se révèlera fatigante dans la seconde moitié de la saison, tout particulièrement quand les détectives poursuivent trop longuement des pistes ne menant nulle part.

Dans ses particularités narratives, The Bridge souffre donc de maladresses et d’excès irritants, tout comme dans l’exploitation politique du propos du tueur, mais si cela peut agacer à l’occasion, cela n’entame pas réellement le plaisir qu’il y a à s’investir dans le show.

Les épisodes passent en effet sans se faire sentir, toujours bien rythmés et profitant d’un bon dosage de la tension pour éviter de s’épuiser rapidement. L’intérêt porté à la famille de Martin et l’évolution notable de Saga au cours de la saison aident également à ajouter une dimension humaine tangible à l’histoire qui n’est ainsi qu’occasionnellement pénalisée par son intrigue policière parfois développée de façon trop didactique.

D’une manière générale, les bons côtés de The Bridge dépassent les mauvais, même si ceux-ci empêchent clairement cette première saison d’être aussi originale et pertinente qu’elle aurait pu l’être. En tout cas, elle délivre ce que l’on pouvait en attendre et s’impose en parvenant à affirmer sa propre voix.