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Séries The Crown Saison 3 : Sous le difficile signe du changement

The Crown Saison 3 : Sous le difficile signe du changement

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Près de deux ans après la mise en ligne de la saison 2, The Crown est revenu pour une troisième saison placé sous le signe du changement. La série royale de Netflix scénarisée par Peter Morgan est en effet marqué par une autre génération d’acteurs pour signifier le temps qui passe.

Claire Foy a laissé ainsi sa place à une autre reine, Olivia Colman, même si Elisabeth II était plus proche de la première actrice en termes d’âge que de la seconde lorsque la saison commence. En effet, The Crown reprend seulement un an après la conclusion de la seconde, en 1964 avec l’arrivée du travailliste Harold Wilson au poste de premier ministre.

Cette troisième saison de The Crown nous retrace donc les grandes lignes des années 60-70, en revenant sur, entre autres : le voyage de Margaret et Tony aux États-Unis et la rencontre avec Lyndon B. Johnson ; la catastrophe d’Aberfan en 1966 ; l’intronisation de Charles en tant que prince de Galles et sa rencontre avec Camilla Shand ; les premiers pas de l’homme sur la lune ; ou encore la grève des miniers de 1974. Le tout se concluant sur le Jubilé d’argent d’Elisabeth marquant ses 25 années de règne.

The Crown n’est jamais aussi resplendissante que quand elle s’intéresse à ce qui définit le Royaume-Uni et les évènements marquants de son histoire. Dès lors, la tragédie d’Aberfan s’impose très tôt comme l’un des sommets de cette fournée d’épisodes, suivi par son exploration du nationalisme gallois et la grève des mineurs.

Cependant, les évènements servent parfois un peu trop de décorum pour l’introspection des membres de la famille royale. Majoritairement, le nouveau casting prend ses marques rapidement, Tobias Menzies dans la peau de Philip étant le choix le plus inspiré de cette nouvelle distribution tandis qu’Olivia Colman s’impose avec une subtilité. Elle occupe la position la plus emblématique, mais reste souvent dans l’ombre des autres en terme narratif et parvient malgré tout à s’imposer avec une classe incroyable au fil des épisodes. Au delà du couple royal, la saison s’arrête entre autres sur Margaret (Helena Bonham Carter) et ses problèmes de couple, ainsi que sur la place de Charles (Josh O’Connor) et ce qu’être futur roi implique. La plus fun de la famille, à savoir Anne (Erin Doherty), est sous-employée.

Reste que Peter Morgan tend à revisiter des problématiques déjà explorés dans les deux premières saisons, et passe beaucoup de temps à nous signifier à quel point les responsabilités royales peuvent être pesantes. Le tout, naturellement, prenant place dans des décors sublimes et des costumes magnifiques. Sur la question de la pertinence de la famille royale, Morgan offre au départ un débat posé, exposant les arguments de chaque parti, mais la saison évolue pour mieux nous signifier la valeur de la Couronne, quoi qu’il arrive.

S’il parait naturel que Morgan se doit de faire des choix historiques – et a un penchant pour éviter les thèmes les plus problématiques pour la famille royale –, on se retrouve avec une ligne temporelle un peu confuse dans la dernière ligne droite. Il brûle les années 70 comme si cela ne l’intéressait guère et fait perdre le fil sur la politique intérieure du pays. On n’oubliera pas qu’il y a eu une dévaluation de la livre sterling et que la situation s’est dégradée au fil du temps, mais la série n’offre aucun recul par rapport à ce constat. De manière générale, l’exploration de la relation entre la reine et ses ministres est survolée – malgré le fait qu’Harold Wilson (Jason Watkins) fut l’un de ses préférés. Là encore, la temporalité nous joue des tours, car un personnage rencontré dans un épisode peut occuper le poste depuis un ou deux ans le suivant, mais cela n’est pas forcément bien retranscrit.

Naturellement, The Crown a ressorti son  costume d’apparat pour sa troisième saison, entre son impeccable casting et une esthétique léchée. Cependant, elle déroule un récit plus froid et distant que nécessaire, que les moments colorés ne peuvent  pleinement compensé. Dès lors, si Peter Morgan peut toujours compter sur son équipe, devant ou derrière la caméra, la période en elle-même ne l’aura pas pleinement inspirée, et on obtient une salve d’épisodes plus redondantes que nécessaire, manquant d’un certain panache royal.

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