La Folle Aventure des Durrell se termine avec une saison 4 se composant de 6 épisodes, toujours scénarisés par Simon Nye. Celle-ci nous ramène à Corfou en 1939, tandis que la Seconde Guerre mondiale approche et menace de bouleverser à tout jamais le quotidien de la famille Durrell et de leur entourage.
Alors que le fascisme grandit en Europe, Louisa Durrell voit sa demeure devenir officiellement une maison d’hôtes après de nombreuses préparations. Cela assure ainsi la présence de quelques personnages colorés tout du long de la saison, à commencer par cousin Basil – qui ne veut plus partir, maintenant sous le charme de Louisa.
La vie romantique de Louisa Durrell est plus que jamais au cœur de cette dernière saison de The Durrells, qui tente tant bien que mal de gérer cette romance quasi impossible avec Spiro. Il est toujours marié et malheureux dans son mariage. Jusque-là, figure plus qu’abstraite, sa femme Dimitra s’immisce dans le récit et aide à mieux illustrer les problèmes conjugaux qui rongent le couple.
Dès lors, la relation entre Louisa et Spiro vacille entre un bonheur platonique et romantique et des conflits sentimentaux ne cessant de les éloigner. La danse qui se joue entre les deux est également entretenue par les enfants Durrell, et plus spécifiquement Leslie qui prend à sa manière la tête de la famille lorsque Larry décide qu’il est temps pour lui de quitter le nid familial.
La famille Durrell est alors éparpillée en Europe pendant une partie de cette saison. Si individuellement, cela est pertinent, la dynamique générale de la série en pâtit légèrement. Surtout avec l’éloignement de Larry qui finit par se rendre en France, où il recevra et écrira des lettres à sa famille. La présence de Josh O’Connor est quelque peu réduite au cours de ces derniers épisodes – ce qui est regrettable.
On suit de plus près les aventures de Margo, jeune femme en quête identitaire qui part chercher qui elle est en retournant en Angleterre. Simon Nye décide ainsi de jouer du contraste entre la vie à Corfou et celle en Angleterre aux côtés de sa tante Prudence et de son oncle Geoffrey pour également mettre en avant la personnalité colorée de Margo. Le résultat n’est pas déplaisant, mais au-delà d’une mise en bouche amusante, on se retrouve vite à tourner en rond. Pas l’élément le plus brillant de la famille Durrell, Margo possède néanmoins un don certain pour rebondir d’une situation à une autre et ne laisser personne l’abattre.
Cependant, une fois n’est pas coutume, c’est sûrement Leslie qui profite (plus que la série en elle-même) de l’éloignement de ses frères et sœurs pour continuer à évoluer, mûrir et devenir un des membres les plus stables de cette famille. Son expérience avec Daphné l’a marqué, mais son besoin d’aider sa mère et la prise de rôle de confident le poussent à commettre des erreurs bien intentionnées, les réparer et faire ce qu’il faut autant qu’il le peut.
De son côté, Gerry reste Gerry, et construit un zoo qui en vient à incarner finalement l’aboutissement de son expérience à Corfou. Le dernier de la tribu connait quelques périples sentimentaux avec Galini, mais c’est de l’ordre anecdotique.
Au final, cette saison 4 de The Durrells oscille centre l’optimisme et la légèreté qui ont fait le charme de la série et des petites pointes de noirceur nous annonçant l’arrivée de la guerre – un mélange inévitable au vu de la période. Si l’éclatement de la famille affaiblit la narration de la série, celle-ci nous conduit néanmoins à une fin douce-amère parfaitement écrite. On dit ainsi au revoir à la famille Durrell avec un pincement au cœur, au revoir à cette tribu excentrique qui aura su nous faire vivre de jolies mésaventures sous le soleil de Corfou.
