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Séries The Exorcist : Une possession réussie

The Exorcist : Une possession réussie

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The Exorcist Saison 1 - The Exorcist : Une possession réussie

À l’image de Lethal Weapon, le film The Exorcist est une véritable référence dans son genre. Toutes les histoires d’exorcisme sont éternellement comparées à cette adaptation du roman éponyme de William Peter Blatty.

Naturellement, l’idée que FOX nous livre une version série de cette œuvre laissait présager le pire. C’était sans compter sur Jeremy Slater qui développa cette version en se l’appropriant totalement. L’histoire se passe plusieurs décennies après la possession de Reagan. Nous sommes à Chicago et Angela Rance (Geena Davis) demande au Père Tomas Ortega (Alfonso Herrera) de rendre visite à sa fille, car elle croit qu’elle est possédée.

Cela pourrait paraitre être une conclusion un peu hâtive, mais cette première saison de The Exorcist nous révèlera en temps voulu qu’Angela avait de bonnes raisons d’envisager cette option. Quoi qu’il en soit, le Père Ortega est rapidement dépassé et il se tourne vers le Père Marcus Keane (Ben Daniels), un exorciste, pour qu’il donne son avis.

Si l’on passe toute la partie de l’histoire originale qui était plus cartésienne pour embrasser sans trop tarder la possession, c’est clairement parce qu’il n’était pas nécessaire de tourner autour du pot. Jeremy Slater montre ainsi dès le départ qu’il a conscience que son audience sait de quoi il parle et qu’il n’est pas utile de rejouer une musique familière qui ne mènerait à rien de probant.

C’est ainsi que The Exorcist affirme sans tarder ses forces. L’écriture est non seulement intelligente au moment d’approcher le cœur du sujet, mais elle ne défaillit pas non plus quand il est question de construire un univers cohérent tout atour.

Cette première saison raconte ainsi une histoire globalement bouclée qui dépassera amplement l’exorcisme de Casey Rance (Hannah Kasulka), la fille adolescente d’Angela. Là où l’œuvre originale se focalisait sur la jeune Reagan McNeil, cette version 2016 voit plus large et parvient à ne pas s’égarer en le faisant. Cela donne à l’ensemble l’ampleur nécessaire pour étendre l’histoire sur 10 épisodes.

Mieux, non seulement cette adaptation de The Exorcist explore de nouvelles idées qui développent une mythologie intéressante autour des démons, de l’Église et des exorcistes, elle n’hésite pas à puiser dans son matériel d’origine pour renforcer la cohérence de son intrigue.

Connaitre le film de William Friedkin rend le show encore plus réjouissant à suivre, mais ne pas l’avoir vu n’enlève rien à la compréhension de l’histoire ou à son intérêt. En fait, Jeremy Slater a donné à sa version une telle personnalité qu’elle se suffit à elle-même.

Cela dit, sa plus grande réussite est probablement que The Exorcist est une véritable série d’horreur, en plus d’être un drame psychologique. Le genre n’a étrangement jamais été aussi présent sur le petit écran qu’actuellement, mais peu de productions parviennent à lui faire honneur. Ici, l’ambiance est parfaitement maitrisée pour jouer avec les recoins sombres et faire grimper le niveau d’anxiété. Surtout, l’histoire est à dimension humaine et il n’y a rien de plus intime qu’une possession. Entre les performances des acteurs et la photographie, cette première saison nous offre des moments forts qui fonctionnent réellement, et ce, parce que les personnages ne sont pas simplement jetés aux monstres.

The Exorcist est donc parvenue avec sa première saison à relever un challenge qui paraissait impossible. Loin d’être une adaptation anecdotique – ou même complètement ratée –, la série a clairement de quoi devenir culte à son tour grâce à une histoire solide, parfaitement maitrisée et qui a embrassé ses origines pour mieux les dépasser. Il serait donc dommage de passer à côté, à moins que l’on ait une âme sensible.