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The Expanse Saison 5 : Un périple spatial explosé, mais toujours passionnant

The Expanse Saison 5 Episode 8 - The Expanse Saison 5 : Un périple spatial explosé, mais toujours passionnant

Chaque saison de The Expanse est différente de la précédente. C’est un des avantages d’adapter une série littéraire dans laquelle les auteurs ont cherché à ce que chaque livre se distingue des autres. Cela fait un chapitre de l’histoire qu’il est aisé d’identifier.

Dans le cas de sa saison 5, The Expanse rebondit sur la fin de la quatrième saison pour séparer les personnages. De retour de son long voyage hors de leur système solaire, l’équipage du Rocinante est au repos en attendant que leur vaisseau soit de nouveau opérationnel.

Holden (Steven Strait) reste sur Tycho pour superviser les réparations, tandis que Naomi (Dominique Tipper) part à la recherche de son fils. Amos (Wes Chatham) se rend sur Terre pour s’occuper d’affaires personnelles et Alex (Cas Anvar) retourne sur Mars dans l’espoir de reconnecter avec sa famille. Sur place, il retrouve Bobbie (Frankie Adams) qui mène une mission d’espionnage pour découvrir l’étendue de la corruption au sein de son armée pour le compte d’Avasalara (Shohreh Aghdashloo). Exilée sur la Lune, la politicienne tente de prévenir son gouvernement du danger que représente Marco Inaros (Keon Alexander), mais personne ne l’écoute. Enfin, Camina Drummer (Cara Gee) est à la tête d’une petite équipe de récupération qui est rapidement impliquée dans des évènements qui les dépassent.

Ils ne sont pas les seuls, puisque tous les personnages sont connectés par les conséquences des actions prises par le terroriste mégalomaniaque qu’est Marco Inaros. Cependant, ils le font tous séparément, chacun offrant alors une intrigue d’un type différent sur les 10 épisodes qui composent cette saison 5 de The Expanse.

Dans un sens, l’histoire possède une cohésion suffisamment solide pour compenser la quantité importante de points de vue. Un avantage gagné par quatre saisons à développer l’univers du show aussi soigneusement que les personnages. L’approche narrative est néanmoins périlleuse, mais il est indéniable qu’elle n’aurait pas tenu la distance si elle avait été adoptée plus tôt dans la série.

Quoi qu’il en soit, cette saison 5 est donc définitivement différente, ce qui est une bonne et une mauvaise chose.

Dans les points positifs, The Expanse n’a jamais aussi bien joué de la corde émotionnelle. Tout le voyage de Naomi particulièrement, des retrouvailles avec son fils à son combat pour survivre, a été un parcours mouvementé. Dominique Tipper brille à de multiples occasions tant le périple de son personnage est brutal à tous les niveaux. Dans un autre registre, le toujours excellent Amos ne perd pas son sang-froid, mais quand il reconnecte avec les horreurs de son passé et de la destruction à une échelle sans précédent, il révèle une part plus grande de lui qui élève ce qui n’aurait pu être d’une simple aventure musclée.

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant d’Alex et Bobbie qui passent la plus grande partie de la saison coincés dans un petit vaisseau, réagissant devant des écrans à ce qui se produit autour d’eux. Bien que mieux loti, Holden est tout de même cantonné trop longtemps à un rôle passif. Cela avait pourtant bien débuté pour lui à l’aide de plusieurs face à face toujours réjouissants avec Fred Johnson (Chad L. Coleman). Le vent tourne néanmoins à mi-parcours, comme pour Avasalara, tandis que Drummer ne se voit jamais véritablement offrir l’espace nécessaire pour s’épanouir dans le nouvel environnement dans lequel elle est plongée. Le potentiel est là, mais le temps a manqué.

Cette saison 5 de The Expanse jongle ainsi avec différents éléments qui ne paraissent pas pouvoir s’équilibrer, mais le découpage des épisodes — l’alternance des points de vue avec seulement quelques personnages à chaque fois — permet de compenser les carences de certaines intrigues.

On peut même dire que ces faiblesses sont par moment bienvenues pour offrir un contrepoids aux traumatismes gérés d’un côté ou au suspense développé de l’autre. Il faut dire que Marco Inaros est le parfait catalyseur pour faire fonctionner cette recette compliquée. Il est à la fois simplement détestable et toujours fascinant. Son égo démesuré n’a d’égal que sa cruauté et cela mène bien souvent à des scènes captivantes, en particulier quand son fil, Filip (Jasai Chase Owens), se retrouve entre lui et Naomi — ou ses objectifs plus destructeurs.

Le résultat peut par moment être frustrant, mais également émotionnellement éreintant ou excitant de façon inattendue. Des fois, tout cela simultanément. Ce qui déçoit néanmoins, c’est la conclusion. La manière avec laquelle le départ de Cas Anvar est justifié — l’acteur a été renvoyé après de graves accusations — n’est pas sans intérêt, mais la mise en scène n’a pas l’impact escompté. Cela est fait avec des scènes retouchées et une savante manipulation du narratif au montage. Ce n’est pas l’unique raté de cette saison, mais celui-ci arrive trop tardivement pour être effacé par le plaisir des réussites qui suivent, même si les ultimes scènes du season finale font sérieusement augmenter la curiosité pour ce qui sera au menu de la sixième et ultime saison.

En attendant la fin donc, la saison 5 de The Expanse ne peut certainement pas être critiquée pour avoir fait ce que peu d’autres séries n’envisagent jamais, essayer quelque chose de différent. Avoir l’équipage du Rocinante séparé si longtemps était risqué et cela n’a pas été totalement payant, mais il est indéniable que cela n’a pas pour autant donné une mauvaise saison. Au contraire, il y a suffisamment de moments d’anthologie dans ce grand huit émotionnel pour en ressortir plus satisfait qu’autre chose.

L’intégralité de The Expanse, y compris cette saison 5, est actuellement disponible en streaming sur Amazon Prime Video.

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