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Séries The Family : Un kidnapping pas comme les autres (Pilote)

The Family : Un kidnapping pas comme les autres (Pilote)

The Family Saison 1 Episode 1 - The Family : Un kidnapping pas comme les autres (Pilote)

Quand ABC lance une nouvelle série, on attend dorénavant quelques éléments de base : des secrets, des mystères, des mensonges, une pointe de politique et de soap, mais aussi une bonne quantité de twists. C’est globalement ce qui compose The Family avec, comme le titre l’explicite amplement, une dynamique relationnelle particulière.

Tout débute avec la réapparition d’Adam Warren (Liam James) qui a disparu il y a de cela une décennie. Considéré mort des mains d’un pédophile du voisinage (Andrew McCarthy), le garçon n’a pas été oublié, mais sa famille est allée de l’avant. En fait, le drame a brisé les Warren, mais cela tourna convenablement pour certains membres.

Naturellement, quand Adam refait surface, tout est remis en perspective. Des blâmes sont distribués, des excuses sont délivrées, des larmes coulent et des questions sont posées – pas obligatoirement dans cet ordre.

Développée par Jenna Bans, une ancienne du Shondaland, The Family débute en appuyant sur toutes les bonnes touches. Enfin, pas nécessairement les bonnes, mais celles que l’on attendait. Le pilote recycle les poncifs de ce type d’histoire en cherchant volontairement à nous offrir la vision que les médias représentent dans ce genre de drame. Il y a quelque chose de conscient dans les réactions des personnages, car ce retour se joue comme un coup politique et c’est bien là où la série commence à se démarquer.

Aidé par un montage non linéaire qui nous propose d’alterner entre la réapparition d’Adam et les moments qui ont suivi sa disparition, ce premier épisode ne cesse de semer le doute. Il y a derrière ce kidnapping plus que ce que l’on cherche à nous faire croire. Si dans un premier temps cela n’est pas explicite, l’expression des suspicions de Danny (Zach Gilford), l’ainé Warren avec un problème d’alcool, ouvre la voie.

Après cela, un rien éveille la curiosité et Nina Meyer (Margot Bingham), celle qui se chargea de l’affaire pour la police locale, enfonce le clou en essayant de comprendre où elle a fait une erreur. C’est elle qui aurait dû retrouver Adam et qui mena à l’emprisonnement du suspect idéal.

Plusieurs directions seront clairement explorées pour nous plonger au cœur du mystère qu’est cette disparition. La vérité n’est probablement pas très proche de ce que l’on nous raconte pour le moment, car il faut bien entretenir le suspense sur la distance.

The Family a cependant plus à proposer qu’un jeu de pistes. Elle s’intéresse naturellement à la notion de famille et, dans le cas présent, il y a de quoi s’occuper, car les Warren se sont enfermés dans leurs mensonges. Animés par le deuil et/ou la culpabilité, ils ont tous évolué dans des directions séparées, mais ils se rallient avec réticences – ou non – derrière la carrière politique de Claire (Joan Allen) qui, aidée par le retour d’Adam, pourrait bien aller loin.

Avec son casting impeccable, The Family s’ouvre donc en dessinant les contours d’un tableau qui n’est pas inintéressant, même s’il manque au premier abord d’une certaine originalité. Le problème n’est cependant pas là, mais bien sur le potentiel réel du concept sur la durée. Il est indéniablement trop tôt pour se faire une opinion sur la question, mais le point de départ du show parait surtout adapté à une mini-série et on peut dès à présent craindre les dérives qui pourraient être encouragées par le besoin d’entretenir les mystères pour tenir la distance.

Néanmoins, si on fait fi de ce genre de considérations, The Family présente des idées intéressantes – dont certaines ne sont d’ailleurs pas sans rappeler l’excellent documentaire The Imposter. Il ne reste plus qu’à voir comment tout cela sera développé, car le concept s’accompagne clairement de challenges notables qui pourraient pousser à la série à suivre la mauvaise route empruntée par Finding Carter qui partait, plus ou moins, avec le même pitch.