Imaginez que vous mouriez. Vous vous réveillez dans ce qui serait le Paradis et vous réalisez qu’il y a eu une erreur sur la personne. C’est exactement ce que vit Eleanor Shellstrop (Kristen Bell) au début de The Good Place, la dernière création de Mike Schur (B99, Parks & Rec) sur NBC.
Eleanor n’est donc pas au Paradis, mais dans The Good Place. C’est pareil, mais vraiment différent. C’est toujours mieux qu’être dans The Bad Place. C’est pour cela qu’elle ne révèle pas qu’elle n’est pas la bonne Eleanor. Cela dit, Chidi (William Jackson Harper) — supposément son âme sœur — découvre la vérité. Il est professeur d’éthique et compte bien l’aider à devenir une personne digne de The Good Place. Ce n’est pas gagné.
L’humour dans The Good Place ne nait pas du malentendu de départ. En fait, comme c’est toujours le cas avec les créations de Mike Schur, les rires ne viennent vraiment qu’une fois que l’on s’est investi dans les personnages. Plus on les connait et plus le délire s’intensifie, car ce sont dans les défauts et névroses des uns et des autres que les rires trouvent leur origine.
Ainsi, même dans une série qui explore l’éthique, questionne les limites du politiquement correct et ce qui fait qu’une personne serait bonne, il y a véritablement matière à bien s’amuser. Néanmoins, cela prend forme progressivement et il est difficile de réellement percevoir le génie de The Good Place tant que l’on n’a pas vu l’intégralité de sa première saison.
Heureusement, il faut moins de temps que cela pour apprécier — ou rejeter complètement — son style. Celui-ci est relativement particulier, il faut l’admettre, car peu de séries de network revendiquent aussi clairement une volonté de faire rire avec intelligence.
Il ne faudrait pas pour autant croire que ce paradis est peuplé de gens lumineux, mais c’est justement le contraste qui existe entre le crétin wanabe DJ de Floride Jason (Manny Jacinto) et la grosse tête qu’est Chidi. Eleanor est mesquine, n’ayant rien contre tricher quand ça l’arrange ou par simple méchanceté. Au milieu, nous avons Tahani (Jameela Jamil) qui est tellement parfaite qu’elle en devient insupportable ou encore Michael (Ted Danson), le maitre des lieux qui ne comprend pas vraiment grand-chose malgré son accès au savoir universel.
Le mélange est détonant et fonctionne grâce à l’alchimie du casting et l’aspect feuilletonnant qui fait que The Good Place est en constante évolution. Là encore, la progression est magnifiée par la conclusion, mais le chemin parcouru vaut autant que la destination, en grande partie parce qu’il délivre un divertissement plein de bonnes (petites et grandes) surprises qui entretiennent la fraicheur du show.
Avec seulement 13 épisodes, The Good Place a donc dépassé son intrigant point de départ grâce à une narration ambitieuse et des personnages aussi sympathiques que leurs interprètes. La volonté de réfléchir sur ce qui fait une bonne personne de nos jours ne fait qu’ajouter de la substance à une comédie originale.
La saison 1 de The Good Place arrive le 21 septembre sur Netflix France qui met également la saison 2 en ligne à la semaine.