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Séries The Great Saison 1 : Huzzah ! (disponible sur Starzplay)

The Great Saison 1 : Huzzah ! (disponible sur Starzplay)

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The Great Saison 1 Starzplay - The Great Saison 1 : Huzzah ! (disponible sur Starzplay)

Que se passe-t-il quand le féminisme historique pop de Marie-Antoinette (Sofia Coppola) rencontre le cynisme et les manigances funestes de La Favorite (Yorgos Lanthimos) ? The Great, dans un grand carrosse clinquant et bruyant. Cette première saison en dix épisodes est proposée par Tony McNamara, co-scénariste de La Favorite, pour Hulu (disponible sur Starzplay en France), pour devenir une “occasionnelle histoire vraie”.

En effet, nous allons suivre les quelques mois qui précèdent la montée en puissance de Catherine II de Russie. Avant d’être une grande impératrice, la jeune femme fut l’épouse de l’empereur Peter, une étrangère peu au fait des us et coutumes de cette cour violente. Dans un écrin percutant et cinglant, The Great s’affiche comme une série d’apprentissages où le coup bas est de mise et où la perte d’innocence est conseillée.

Mais qu’est-ce qu’une histoire occasionnellement vraie ? C’est un récit qui joue avec l’histoire, celle avec un petit h. Elle travestit la grande pour prendre des libertés et s’offrir le luxe de la fable politique. Ainsi, elle déroule autant d’histoires d’amour absurdes que d’intrigues politiques ubuesques. Mais le monde qu’elle crée et le monde dans lequel nous vivons ont ce point de rencontre que désormais, nous pouvons croire à tout face à la volonté et le vice de l’homme. Dès lors, la psychopathie d’un monarque (Peter ici), doublé d’un gros problème d’Oedipe, n’est pas une donnée qui nous étonne plus que cela.

Cela place les pions pour un récit d’émancipation qui monte en puissance au fil des épisodes et accuse peu de temps morts. De l’arrivée de Catherine à la cour à la finalisation de son éducation en maître politique, la naïveté de la reine est en quelque sorte notre fil conducteur, ou plus exactement sa disparition progressive face aux habitudes des intrigues de cour et des jeux de pouvoir.

Deux étoiles brillent au centre de cette saison 1 de The Great. Une grosse partie de la réussite de la saison tient à ses acteurs principaux, qui insufflent une énergie débordante et une candeur incroyable. Elle Fanning s’amuse à déconstruire l’image que les férus d’histoire pouvaient se faire de Catherine pour l’emmener sur un terrain doux qui lui permet de façonner alors la reine à l’image de la série. Nicholas Hoult, incarnant Peter, en est le pôle inverse : en roue libre, son interprétation se teinte de sensibilité dans les derniers épisodes, donnant de l’épaisseur à un personnage pourtant fantoche.

La saison n’est cependant pas exempte de menus défauts : encore une fois, le sexe est une arme de domination qui laisse à désirer dans son équité entre hommes et femmes. The Great, compte tenu de son sujet et de son environnement, aurait pu amorcer une jolie réflexion sur le pouvoir du sexe. Mais elle préfère l’utiliser pour la violence. Cela nuit parfois au propos politique pourtant clair sans ce besoin d’alimenter ce poncif sur les séries historiques.

De même, les derniers épisodes manquent un peu de lisibilité quant aux plans fomentés les uns contre les autres. Heureusement, la finalité est elle très claire et relève d’enjeux que Catherine et sa personnalité portent merveilleusement. Le peuple se soulève et The Great va, par l’intermédiaire d’une tête couronnée, mais déterminée à faire autrement, montrer à quel point un pouvoir aveugle à ses sujets est un pouvoir dangereux.

The Great joue alors constamment des images pour déjouer les attentes du spectateur en la matière comme il le fait avec ses personnages. Catherine débarque à la cour avec des espoirs sur le mariage, elle est liée à un homme abject et enfantin. Elle pense trouver un monarque éclairé et sage, elle voit un peuple en souffrance sous le joug d’un tyran. Dès lors, elle déroule peu à peu son programme, utilisant son amour des arts et de la culture et son intelligence mâtinée d’arrivisme pour montrer une nouvelle voie politique qui se pave de la même manière que l’ancienne. Il y a une véritable utilité à la farce qui se mue petit à petit en microscope sur la réalité historique qu’elle mettait pourtant de côté de prime abord.

The Great est alors cet objet pop, mixant les références visuelles comme Marie-Antoinette et explorant les arcanes du pouvoir comme La Favorite, mais trouve un équilibre assez juste pour devenir sa propre partie d’échecs politique, entre deux exacts opposés, mais qui vont se retrouver avec un regard sur l’Histoire qui est loin d’être caduque et est fortement plaisant.

La saison de The Great est disponible sur Starzplay dès ce 18 Juin.

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