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Séries The Handmaid’s Tale Saison 4 : Entre quête de liberté et soif de vengeance

The Handmaid’s Tale Saison 4 : Entre quête de liberté et soif de vengeance

The Handmaids Tale Saison 4 Hulu - The Handmaid’s Tale Saison 4 : Entre quête de liberté et soif de vengeance

Cet article contient des spoilers sur la saison 4 de The Handmaid’s Tale. Il est conseillé d’avoir visionner la saison dans son intégralité avant de lire ce qui suit.

La saison 3 de The Handmaid’s Tale tournait autour d’une révolution qui ne prenait pas. Celle que June (Elisabeth Moss) tentait de mener à Gilead. Cela s’inscrivait dans le parcours de l’héroïne pour la placer dans le rôle du leader dont les actions coûtent généralement la vie à ceux qui l’entourent. D’une certaine manière, ce que traverse June dans cette saison 4 de The Handmaid’s Tale permet de compléter la transformation du personnage, pour faire d’elle cette combattante, guerrière, mère de famille, survivante de Gilead.

Avant d’en arriver là (et aux violentes actions qui lui permettent d’atteindre ce fameux équilibre), nous reconnectons avec June, accompagnée d’autres servantes, en fuite après les évènements ayant conclu la troisième saison. Le groupe va d’abord trouver refuge dans une ferme, soutenue par Esther, une épouse de 14 ans, alors que June reprend des forces.

June en quête d’une certaine liberté, pouvons-nous dire, occupe la première partie de saison, sous une forme ou une autre. La ferme est la première étape, mais elle finira par se retrouver sur la route, en compagnie de Janine, menant autant que possible une résistance. Plus que jamais, June est une battante qui sème les cadavres derrière elle. De ses ennemis, mais tragiquement aussi de ses alliés. Et durant un temps, la majorité des actions de June la rendent toujours plus dangereuse pour ceux qui l’entourent. Fixé sur ses objectifs personnels, June développe un penchant pour destituer autrui de son propre agenda (quelque chose qu’elle fait souvent avec Janine), leur manquer de respect, ignorer leur opinion et pire que tout, mettre leur vie en danger.

Cela serait moins gênant si les scénaristes de The Handmaid’s Tale prenaient plus de temps pour explorer les autres points de vue. La saison est loin d’être dépourvue de scènes en compagnie de sa riche palette de personnages, mais pas assez pour offrir des approfondissements satisfaisants. S’il est légitime que le récit tourne autour de June, cette saison aurait pu aisément élargir son champ d’action pour nous dévoiler plus sur Gilead — grâce à Laurence, Nick et Lydia — ainsi que sur le Canada — avec Luke, Moira, Emily et Tuello. Les scénaristes gardent autant que possible le focus sur June, choisissant ainsi de garder ce point de vue même si cela a des effets négatifs sur l’histoire.

Sans se défaire de tous ces artifices souvent visuels, avec son penchant pour les plans sur les visages meurtris et son symbolisme des couleurs, cette quatrième saison parvient à se détacher de quelques rouages narratifs pour mieux faire progresser doucement son récit. D’abord en fuite dans les premiers épisodes, June passe la frontière et retrouve sa liberté au Canada dans la seconde. Là, elle n’a d’autres choix que d’être confronté à ses traumatismes, à la personne qu’elle était avant Gilead à travers le regard de Luke, et la personne qu’elle est maintenant. Elle doit trouver sa place au milieu de ceux qu’elle aime, mais ne peut ignorer la rage et soif de violence et de revanche qui l’habite. Elle prend des décisions qui la rendent régulièrement détestable, mais elle en prend aussi qui, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, aide le personnage à se forger une voie dans ce nouvel environnement pour qu’elle puisse y trouver sa place.

On arrive dès lors à cette partie du récit qui confronte le fait que Gilead fait donc partie de June, et elle est revenue avec une envie de faire couler le sang. Elle est rongée par la culpabilité d’être incapable d’être la mère qu’elle pense qu’elle se doit d’être, et doit découvrir par elle-même le genre de mère qu’elle est en vérité. Le processus n’est pas aisé, mais c’est peut-être celui que les scénaristes maitrisent le plus, faisant traverser chaque étape à leur personnage avec une assurance certaine. De son arrivée au Canada, à son témoignage contre les Waterford, à son envie de vengeance grandissante, et à la part d’elle qui se trouvera toujours à Gilead tant que Gilead sera debout, les évènements s’enchainent pour placer June face au Nouveau Monde dans lequel elle vit, ses limites, et ce qu’elle veut et peut faire en conséquence.

Le dernier arc autour du couple Waterford, prisonniers au Canada, mais loin d’être dénué de ressources pour manipuler la situation et parvenir à assurer leur survie, pousse June à chasser sa propre justice pour trouver une forme de répit. La boucle est bouclée avec Fred Waterford, l’un des artisans de la transformation de June placé face à ses propres actions et en payant le prix le plus cher. La saison se termine sur une scène de justice poétique.

Pour The Handmaid’s Tale, il était plus que temps de bouleverser son statu-quo et c’est certainement la plus grande réussite de cette saison 4 qui évite ainsi la répétition et amorce quelques changements en sortant finalement June de son rôle de servante, puis de Gilead pour aborder sous de nouveaux angles les conséquences de cette société dystopique sur ceux qui l’habitent ou l’ont habité. Après une troisième saison qui avait été plus qu’affaibli par son absence de risque, The Handmaid’s Tale a pu, dans cette salve d’épisodes, se relever pour reprendre son combat qui se poursuit naturellement avec une saison 5 déjà commandée.

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