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The L.A. Complex : la dure loi du business

The L.A. Complex - The L.A. Complex : la dure loi du business

Los Angeles est la destination de bien des « artistes » en devenir qui rêve de percer dans le milieu. La ville accueille tous les ans beaucoup de Canadiens qui ont quitté leur chez eux pour tenter le tout pour le tout.

Un constat que Martin Gero, qui a travaillé longtemps sur Stargate Atlantis avant de quitter Vancouver pour Bored to Death, a dû faire lui-même. Le sujet, en tout cas, fascine toujours autant, car malgré tout ce qui a pu être dit, Hollywood et le rêve américain perdurent. Tout le monde souhaite être l’exception qui confirme la règle, faire partie des élus qui vont y arriver coûte que coûte.

Seulement, au cœur de cette jungle, il s’agit de bien plus que cela. Il est question de faire son trou, de s’y installer, de résister à la pression (que l’on soit en bas ou en haut), mais aussi de prendre conscience de ce que vouloir réussir implique. Puis, à un certain degré, il faut simplement survivre.

Pour tenter de couvrir le sujet sur tous les angles possibles, le show opte pour un large éventail de personnages : Connor Lake est une star en devenir qui a décroché le rôle principal d’une série médicale ; Abby Vargas est la petite nouvelle qui cherche à se trouver des rôles ; Raquel Westbrook est l’actrice vétérante qui a eu un succès (vite annulée) et qui semble ne plus pouvoir trouver quoi que ce soit ; Alicia Lowe est la danseuse qui s’acharne jour et nuit depuis 3 ans maintenant ; Nick Wargner est un comique qui peine à faire rire ; et enfin, Tariq tente lui de faire son trou dans la musique.

À l’exception de Connor qui déménage au début, ils vivent tous au Lux, sorte de résidence d’appartement à la Melrose Place qui aide à appuyer l’aspect soap-romantique de The L.A. Complex. C’est en partie là que le show trouve certaines de ses limites, le développement sentimental de ses protagonistes venant trop souvent se mettre sur la route de leur carrière malgré quelques bonnes idées.

Le ton en pâtit un peu, mais The L.A. Complex souffre aussi durant ses 6 épisodes d’un gros problème de dosages entre ses histoires ; la série semble quasiment incapable de rendre toutes ses intrigues intéressantes au même moment.

Les personnages enchainent donc les coups durs, les notes d’espoirs, les retours à la réalité et les échecs inévitables. En somme, il faut savoir encaisser du mieux possible et avoir une certaine rage de vaincre pour persister.

The L.A. Complex manque quand même d’un brin de caractère pour dépeindre cet univers avec l’excentricité et la folie qui lui va bien. Si ses protagonistes ne sont pas tous aussi intéressants les uns que les autres, les hauts et bas des intrigues aident à s’attacher à eux, ce qui permet alors de simplement vouloir qu’il réussisse ; j’ai une préférence pour Alice, qui va aussi nous emmener dans le monde du porno et qui possède un regard réaliste, mais emprunt d’un certain optimisme presque contagieux. Elle en veut sans être en pleine désillusion, et c’est sûrement là que la série évite de tomber trop dans les écueils. Ce constat touche bien des personnages, qui ne se mentent pas à eux-mêmes. Les familiers à la filmographie de Jewel Staite auront d’ailleurs pu apprécier les quelques dialogues à double sens, ainsi que les petites pointes de Gero sur l’univers des téléfilms Syfy, souvent dénigrés, mais toujours suivis.

The L.A. Complex évite de trop tomber dans la facilité en offrant des personnages non caricaturaux et qui font preuve de peu d’idéalisme ; ils veulent juste avoir le boulot de leur rêve. Malgré tout, le show possède ses limites, l’approche soapesque du sujet empêchant entre autres ce dernier de se révéler noir ou vraiment acerbe quand le moment le demande réellement. Ce n’est pas aidé par une réalisation et un esthétisme majoritairement plat et où aucun risque n’est pris.

Enfin, avec 6 épisodes, The L.A. Complex a eu au moins le temps de montrer qu’elle peut porter un regard intéressant sur le milieu.