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The Leftovers : Ils ont disparu (pilote)

The Leftovers1 - The Leftovers : Ils ont disparu (pilote)

Quand 2% de la population mondiale disparait sans raison, ceux qui sont restés derrière doivent continuer à vivre sans savoir ce qui est réellement arrivé à leurs proches. Trois ans plus tard, une commémoration est organisée, mais l’apparition d’un culte à Mapleton pourrait créer un conflit.

Nouvelle série HBO développée par Damon Lindelof et Tom Perrotta adaptée du roman de ce dernierir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=2265096423 - The Leftovers : Ils ont disparu (pilote), The Leftovers nous introduit à un monde où 2 % de la population a simplement disparu sans laisser une trace. Certains pensent à Dieu, tandis que d’autres ne cherchent même plus à comprendre. Une chose est certaine, plus rien ne sera plus comme avant.

L’histoire nous entraine ainsi au troisième anniversaire de cet évènement dramatique. Dans la ville de Mapleton, un culte a pris forme et ne cesse de croitre. Le chef de la police, Kevin Garvey, sait que cela ne pourra mener qu’à de la violence, mais la journée commémorative n’est pas annulée.

Bien entendu, Kevin a raison et du sang va couler – très légèrement. Un mal nécessaire pour un pilote qui avait indéniablement besoin de laisser un peu de pression s’échapper. Cette introduction de The Leftovers nous dit d’ailleurs clairement que nous avons là une série dramatique qui s’assume pleinement comme telle. Il faut dire que le deuil se présente pour l’instant comme étant le sujet principal du show, ce qui impose un ton qui offre peu de place à la légèreté. Un seul court passage dans ce premier épisode est ainsi vraiment moins sérieux.

C’est un choix créatif qui se révèle être rapidement essentiel pour parvenir à explorer l’angle choisi par Lindelof et Perrotta. Leurs personnages sont majoritairement perdus, étant donné qu’on leur a enlevé quelque chose et qu’ils ignorent pourquoi. Après trois années à vivre comme ça, il semble clair que le moment n’est toujours pas venu d’aller de l’avant. Espérons tout de même que les scénaristes nous présentent des personnes qui ont réussi à reprendre complètement leur vie en main, juste par souci de réalisme, car certains des disparus ne paraissent pas être de grandes pertes.

Quoi qu’il en soit, The Leftovers débute en s’éparpillant pour offrir une variété de situations dont une partie flirte avec la banalité, alors qu’une autre se montre cryptique. De toute manière, il est simplement question de faire les présentations. Dans ce registre, ce pilote fait du bon travail avec la famille Garvey qui s’impose naturellement au centre de l’histoire, tandis que le reste des protagonistes est introduit de façon superficielle. Certains gagneront certainement de l’importance par la suite, mais rien n’est certain à ce point.

En fait, même la direction que veut suivre le show à partir de là n’est pas très claire. Le point de départ de la série offre peu d’indications sur ce qu’elle est censée accomplir et ce premier épisode laisse surtout penser qu’il sera question d’accompagner des personnages neurasthéniques qui se refusent à aller de l’avant. Cela peut effectivement donner l’opportunité d’évoquer de la nécessité du deuil et probablement d’autres thématiques liées aux certitudes qu’entretient l’homme pour justifier son existence, mais il n’est pas dit qu’il y ait réellement matériel à faire plus qu’enfoncer les spectateurs dans la dépression. C’est peut-être le but.

En attendant de vraiment découvrir de quoi The Leftovers veut nous parler, il est nécessaire de s’investir dans des personnages qui ne sont pas nécessairement faciles à apprécier pour l’instant. Cela dit, ce pilote réalisé par Peter Berg – qui prend même le temps de faire un caméo – est indéniablement maitrisé d’un point de vue technique. De plus, le casting mené par Justin Theroux et Amy Brenneman se révèle être des plus solides. Tout cela aide à suivre cette introduction et à faire naitre un intérêt succinct pour la suite. Il serait néanmoins pertinent qu’une intrigue centrale prenne forme dans une réelle direction, sinon l’ennui risque de rapidement s’installer.